Selon l’Institut Swiss Re, une rentabilité accrue permet à l’industrie de l’assurance non-vie d’accroître son capital et ses capacités pour répondre à la demande croissante au fur et à mesure que les risques évoluent. Pendant ce temps, les avantages apportés par des taux d’intérêt plus élevés sur les résultats d’investissement l’emportent largement sur le coût plus élevé du capital qui en découle.
« Le secteur de l’assurance non-vie s’adapte rapidement à la nouvelle ère de taux d’intérêt plus élevés inaugurée par le resserrement de la politique monétaire le plus intense depuis les années 1980. Swiss Re s’attend à ce que 2023 soit une année de transition », écrit l’institut dans un communiqué.
Les auteurs ajoutent que le secteur continue d’adapter les prix à un paysage de risque élevé tandis que les rendements plus élevés des portefeuilles stimulent les revenus nets des investissements. Dans le même temps, la rentabilité devrait rester inférieure à l’augmentation du coût du capital. « Cela suggère que le durcissement des taux et les contraintes de capacité devraient se poursuivre tout au long de l’année 2024. »
Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef de la société, ajoute : « Notre analyse montre que la rentabilité des assureurs non-vie devrait s’améliorer fortement dans les années à venir, la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des taux faisant plus que compenser l’augmentation du coût des sinistres due à l’inflation persistante. Cela sera essentiel pour permettre aux ressources du secteur de croître à un rythme qui correspondra à la demande mondiale de protection d’assurance. »
Les conditions de marché difficiles devraient se poursuivre en particulier dans les branches catastrophes, où la demande augmente parallèlement aux valeurs de remplacement.
Hausse du besoin de capital
« Une croissance plus forte du capital du secteur est nécessaire pour combler les importants déficits de protection dans le monde. L’Institut Swiss Re estime que, par exemple, le capital du secteur de l’assurance dommages aux États-Unis a augmenté de 5 % par an en moyenne au cours des dix dernières années. Dans le même temps, le besoin de protection contre les catastrophes naturelles a augmenté d’environ 7 % par an, en moyenne », écrit l’Institut.
« Compte tenu de l’augmentation de la demande, des risques élevés et de la capacité limitée, une utilisation plus efficace du capital devient essentielle pour les assureurs primaires non-vie ».
Gianfranco Lot, directeur de l’assurance des biens et accidents de Swiss Re, conclut en déclarant que « dans l’environnement actuel exigeant en capital, la réassurance peut permettre aux assureurs primaires d’écrire de nouvelles affaires de manière plus efficace », dit-il. « Le paysage des risques élevés nécessite des ajustements plus fréquents des pratiques de souscription. Se concentrer sur la qualité du portefeuille et des marges, ainsi que sur la clarté contractuelle dans l’ensemble de l’industrie, sera essentiel à cet égard. »