D’ici 2025, ce sont près de 10 000 embauches qui sont prévues au sein de l’industrie de l’assurance de dommages du Québec. C’est le constat d’une nouvelle étude sur les besoins de main-d’œuvre commandée par la Coalition pour une relève en assurance de dommages

Le sondage a été mené en ligne du 11 juillet au 9 septembre 2022, auprès d’un échantillonnage d’entreprises réparties principalement dans les régions de Montréal, de Québec et de la Montérégie. 

De ces quelque 10 000 embauches prévues entre 2022 et 2025, les deux tiers sont reliés à des emplois exigeant une certification. Les employeurs ont aussi besoin de personnel administratif non-cadre et de cadres gestionnaires. 

L’industrie compte 33 820 employés, dont 40 % sont chez les assureurs directs, 38 % au sein des cabinets de courtage, 20 % chez les assureurs à courtage et 2 % dans les cabinets d’expertise en règlement de sinistre.

Ils étaient 32 075 personnes en 2020, selon la précédente étude menée par la Coalition. Le bassin de main-d’œuvre augmente de 3 % par année pour l’ensemble de l’industrie. 

Le taux de roulement est estimé à 9 %, ce qui est nettement sous la moyenne au Québec, lequel est établi à environ 20 %. 

Quelque 61 % des entreprises ayant participé au sondage ont embauché au moins une personne entre mars 2021 et février 2022, pour un total de 5 470 embauches. Quelque 60 % des embauches étaient du personnel certifié.

Sur le total des embauches, les personnes certifiées recrutées par les entreprises sont des agents (25 %), des courtiers (24 %) ou des experts en sinistre. 

Les salaires 

L’attestation d’études collégiales (AÉC) en assurance de dommages est la plus recherchée par les recruteurs, indique-t-on dans l’étude. On souligne aussi que les études universitaires influencent à la hausse le salaire d’entrée pour les experts en sinistre et les souscripteurs.

Les auteurs de l’étude constatent aussi un rajeunissement du personnel pour les postes d’experts en sinistre, d’actuaires et de gestionnaires de risques. Les salaires moyens varient de 46 550 $ à plus de 78 000 $ selon la fonction. 

Les employeurs ont amélioré les salaires et les conditions de travail. Quelque 85 % des employeurs permettent désormais le télétravail et 69 % d’entre eux offrent des horaires flexibles. Plus de la moitié (54 %) d’entre eux contribuent à un REÉR ou à un régime de retraite. 

Recrutement ardu 

Selon 89 % des employeurs ayant participé à l’étude, le recrutement demeure un exercice difficile, voire très difficile. En tout, quelque 4 310 personnes ont quitté leur entreprise de façon permanente. 

Quelque 41 % de ces départs découlent d’une occasion offerte ailleurs dans l’industrie, tandis que 17 % des départs sont reliés à un emploi dans un autre domaine et 17 % pour la retraite.

Pour combler ses besoins, l’industrie vise principalement les candidats en début de carrière, affirment 72 % des employeurs, tandis que 61 % disent aussi recruter parmi les gens qui sont en réorientation de carrière. 

Les faits saillants de l’étude comportent aussi les tendances observées selon les types d’employeurs.

Le défi de la main-d’œuvre demeure la priorité numéro un dans l’industrie, selon Roxanne Hébert, directrice générale de la Coalition. « Malgré la pandémie, l’industrie a fait preuve de résilience, mais il est temps à présent qu’elle poursuive sa croissance. Cela ne pourra être possible qu’en acquérant les bons talents dans les différents domaines d’expertise », dit-elle. 

« Les employeurs de l’industrie font des efforts importants pour recruter et retenir les talents, mais comme plusieurs secteurs au Québec, ils ne sont pas épargnés par la rareté de la main-d’œuvre qui frappe durement chez nous », ajoute Mme Hébert. 

Le programme études-travail 

La Coalition profite du dévoilement de l’étude pour rappeler l’existence du programme études-travail (PRET) en assurance de dommages. Cette nouvelle formule d’AÉC est dispensée 100 % à distance par quatre cégeps. Plusieurs établissements lanceront de nouvelles cohortes en mars, en mai et en septembre, et encore au début de 2024. 

Ce parcours permet aux entreprises de recevoir une subvention de la Coalition qui rembourse une partie du salaire accordé aux candidats pendant leur formation, sur un mode d’alternance de trois jours de formation et deux jours de travail. La Coalition espère ainsi former quelque 240 personnes. 

Ce programme, rappelons-le, est financé par le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre qui est supervisé par la Commission des partenaires du marché du travail