Le courtier mondial en réassurance Gallagher Re crée une nouvelle succursale à Montréal. L’établissement est dirigé par Isabelle LaPalme, nouvelle vice-présidente exécutive. Déjà entrée en poste, elle sera responsable de l’expansion de Gallagher Re au Québec et dans la communauté francophone des assurances.
L’entreprise en a fait l’annonce par voie de communiqué le 17 février. Geoff Lubert, PDG de Gallagher Re au Canada, indique que le réassureur souhaitait depuis longtemps « bâtir une présence au cœur de la communauté canadienne francophone et personne n’est mieux placé pour diriger ce développement qu’Isabelle ».
Mme LaPalme collaborera avec ses collègues de Toronto au sein de l’équipe d’une trentaine de professionnels du courtage, de l’actuariat et de la modélisation des catastrophes à l’œuvre chez le réassureur au Canada.
Actuaire de formation, Mme LaPalme a notamment travaillé durant près de 12 ans chez Aon à Montréal, où elle occupait jusqu’à tout récemment le poste de chef des opérations de courtage et de vice-présidente principale. Auparavant, elle a aussi travaillé durant quatre ans chez un réassureur à Zurich.
Croissance
Gallagher Re a été fondée en 2013 sous le nom de coentreprise Capsicum Re avec Gallagher. Cette dernière a acquis toutes les parts dans l’entreprise en 2020. En décembre 2021, l’acquisition de Willis Re a été achevée, faisant de Gallagher Re le 3e plus important courtier en réassurance au monde. L’entreprise compte plus de 2 400 collègues qui négocient dans plus de 70 bureaux répartis dans 31 pays.
En entrevue avec le Portail de l’assurance, Isabelle LaPalme souligne que le réassureur est présent au Canada depuis 2014, sans toutefois desservir le marché du Québec. « Parti avec seulement quelques employés, ce groupe a connu une très forte croissance. Il a réussi à développer d’autres créneaux que la réassurance traditionnelle », dit-elle.
La mentalité d’entrepreneurs au sein de cette équipe lui a permis de connaître du succès, poursuit-elle. Gallagher Re compte désormais 30 personnes au Canada. « L’équipe a doublé chaque année depuis trois ans », note-t-elle. Ils avaient de l’ouvrage amplement et n’avaient pas le temps de chercher des affaires au Québec, ajoute Mme LaPalme.
Pour percer au Québec, il fallait trouver quelqu’un qui connaît le marché, qui a des contacts et qui peut parler en français, ce qui était le cas de la nouvelle directrice. « Pour Gallagher Re, c’était essentiel de toucher le marché du Québec », ajoute-t-elle.
La qualité de la recherche et le dynamisme de l’équipe sont les raisons qui l’ont incitée à relever le défi. « J’ai un bon niveau technique. J’ai été actuaire longtemps. En joignant Gallagher Re, j’ai accès à des outils techniques très poussés, des modèles sur les catastrophes : inondations, grêle, feux de forêt, etc. Ces systèmes de modélisation nous sont exclusifs », dit-elle.
Arrivée il y a un mois à peine, Mme LaPalme n’a pas encore eu le temps de recruter des gens pour l’accompagner au bureau montréalais. « On cherche des gens curieux, qui aiment les défis, qui veulent aider à développer le marché », dit-elle.
Tout en cherchant des clients au Québec, Isabelle LaPalme s’occupe de mandats pour des clients importants établis un peu partout au Canada. La pandémie force la collaboration entre les employés du réassureur. « Nous sommes même évalués là-dessus, en fin d’année, sur le niveau de collaboration que nous avons eu avec les autres bureaux », dit-elle.
Elle vient justement de passer plusieurs semaines à échanger avec des collègues aux États-Unis et à Londres, en plus de quatre autres personnes du bureau de Toronto. Les personnes que Mme LaPalme entend recruter devront être capables d’évoluer dans ce même esprit collaboratif.
Crise de souscription
La présence de Gallagher Re apporte un troisième fournisseur en réassurance dans le marché québécois. « Nous sommes chanceux d’avoir de très belles compagnies d’assurance issues du Québec. Gallagher Re ne se limite pas au courtage de réassurance, mais veut aussi aider les compagnies d’assurance à accroître leur portefeuille », dit-elle.
Le modèle d’affaires appliqué ailleurs au Canada pour aider les clients à faire croître leurs affaires est certainement applicable au Québec, ajoute Isabelle LaPalme. L’évaluation et la gestion du risque au sein des assureurs seront ainsi renforcées.
Elle pense que le réassureur a des outils qui permettront de convaincre des assureurs d’occuper le marché dans les segments les plus difficiles en assurance commerciale. « Nous sommes capables de trouver des solutions, c’est dans notre nature d’aider les entrepreneurs et à régler des problèmes », insiste-t-elle.
Gallagher est une firme de courtage d’assurance et en gestion de risques. Selon Mme LaPalme, l’acquisition des activités de réassurances de Willis Towers Watson améliore le bassin potentiel de solutions d’affaires que la firme peut offrir à ses clients.