L’été 2023 a été marqué par des événements climatiques extrêmes tant au Québec qu’ailleurs dans le monde.
Pour la firme de recherche Ouranos, l’été 2023 a surtout été l’avènement d’une nouvelle réalité climatique qui s’installe. Au lieu du soleil estival traditionnel, les Québécois ont vécu une série de phénomènes naturels d’une rare intensité : épisodes de chaleur extrême, feux de forêt gigantesques, orages violents, pluies diluviennes, tornades et inondations. Et ils n’ont pas été les seuls, partout dans le monde des gens ont vécu la même chose.
Les chercheurs d’Ouranos précisent que les projections climatiques prévoient encore une hausse des précipitations extrêmes et de la température élevée au Québec. Ainsi, selon une nouvelle étude de la World Weather Attribution, la saison des feux de forêt au Québec en 2023 a été 50 % plus intense en raison des changements climatiques. L’Université du Québec à Montréal (UQAM) et Ouranos ont contribué à cette étude. Ouranos compte un réseau de quelque 450 scientifiques et professionnels issus de différentes disciplines pour comprendre la science du climat et identifier les impacts sur la société.
Les chercheurs affirment que ces événements montrent l’importance pour tous les acteurs de la société de réduire leur vulnérabilité.
Pour Ouranos, il n’y a pas de doute : cela passe par la prévention, la préparation, la planification et la collaboration entre tous pour protéger la santé et la sécurité de la population contre la mauvaise humeur du climat.
Regard sur l’été 2023
Au Québec, le mois de juin a été particulièrement chaud et sec. Selon Ouranos, il est devenu le mois le plus sec et le quatrième plus chaud enregistrés des cent dernières années avec seulement 62 % des précipitations habituelles et une température moyenne dépassant la normale de 2,3 °C.
Dès le mois de mai, de vastes étendues boisées ont été ravagées par d’énormes brasiers, brûlant tout sur leur passage. Ouranos rapporte que de l’Abitibi-Témiscamingue à la Côte-Nord, en passant par le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Haute-Mauricie et le nord du Québec, les feux de forêt ont affecté près de 5,3 millions d’hectares de forêts, une étendue nettement supérieure à la moyenne des 10 dernières années, où environ 43 000 hectares de forêts brûlent généralement.
Ces incendies ont forcé l’évacuation de milliers de résidents. Plus au sud, la ville de Montréal a été recouverte de smog pendant quelques jours, sa qualité de l’air ayant été considérée comme la pire au monde, le 25 juin. La fumée s’était même dispersée jusqu’à New York.
À l’échelle planétaire, ce sont juillet et août 2023 qui ont été les mois les plus chauds jamais enregistrés.
Un été gris
À l’aide des données des météorologues de Météomedia, on voit que Montréal et Québec ont vécu dans le gris, rapporte Ouranos. En effet, si l’on compile le nombre total d’heures de beau temps — cela correspond à moins de 50 % de couverture nuageuse durant le jour — Montréal n’aura connu qu’entre 340 et 370 heures de ciel dégagé, tandis que Québec a enregistré entre 270 et 300 heures d’ensoleillement au cours de l’été. Dans les deux cas, c’est en deçà des données enregistrées depuis le début des années 1950 — moment où les statistiques ont commencé à être été compilées.