Les technologies actuelles et leur mauvaise intégration avec les anciens systèmes constituent un frein à la tarification dans les secteurs spécialisés et en assurance des entreprises. Les actuaires et souscripteurs pourraient sans doute mieux collaborer qu’'ils ne le font actuellement, selon un nouveau rapport du fournisseur de logiciels de tarification, hyperexponential

Le rapport de 2024 sur l’état de la tarification, intitulé Mind the gap: Specialty and commercial pricing is far from future-ready, let alone future proof, affirme également que les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) puissants deviennent de plus en plus viables, mais que la réalité des technologies et des flux de travail actuels en matière de tarification est loin de suivre l’'engouement. Le rapport souligne que les systèmes mal intégrés, les charges administratives et les aperçus limités entravent la rapidité et la précision des décisions clés en matière de tarification. 

Il est à noter que 39 % des répondants estiment que leurs modèles de tarification ne sont pas adaptés à leurs besoins. Seulement 16 % affirment ne pas être inquiets ou ne pas avoir considéré cette problématique, tandis que 84 % se déclarent préoccupés. 

Des flux de travail lents 

« Il n’est pas surprenant que, pour la plupart des actuaires, il faille plus d'un mois pour créer ou déployer un nouveau modèle de tarification moyen; 14 % prennent plus d'une année. Près de la moitié des actuaires rapportent qu’une modification complexe de paramètre ou d’algorithme prend plus d'un mois. Cela peut refléter une bonne diligence raisonnable, mais c'est aussi révélateur de flux de travail lents et de plateformes obsolètes », précise le rapport. 

« Alors que d’autres secteurs financiers ont continué à se numériser avec succès au profit de leurs clients, de nombreux efforts de transformation de la tarification dans le secteur de l’assurance stagnent », ajoute-t-on. « Les nouvelles technologies ne feront qu'élargir l’écart entre les innovateurs et ceux qui peinent à s’adapter. » 

L’enquête, menée auprès de 245 souscripteurs et 105 actuaires en tarification aux États-Unis et au Royaume-Uni, visait à identifier comment les technologies et processus obsolètes impactent leurs rôles au quotidien. Parmi les personnes interrogées, 96 % estiment que les technologies qu’ils utilisent actuellement pourraient être améliorées, et 91 % des assureurs investissent ou prévoient d’investir dans l'intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. 

Cela dit, 86 % des souscripteurs consacrent plus de deux heures chaque jour à la saisie manuelle de données, et 83 % des actuaires s’inquiètent de ne pas avoir les compétences technologiques nécessaires à l'avenir. 

Des processus inefficaces 

« La tarification est un levier important de la rentabilité, mais le développement et les itérations des modèles lents, des processus inefficaces et un manque d’informations claires mènent à des décisions moins efficaces et moins précises », souligne le rapport.

Les résultats de l’enquête indiquent également que 47 % des répondants ont acheté des plateformes de tarification, mais qu’elles n'ont pas répondu aux attentes. De même, 47 % affirment qu’ils ne peuvent pas tarifer de manière optimale, car les technologies anciennes et nouvelles ne sont pas intégrées. Quelque 45 % des répondants estiment que les nouvelles technologies acquises pour la tarification ne sont pas utilisées de manière optimale. 

« Il est clair que les plateformes de tarification modernes sont la voie à suivre, et la plupart des assureurs allouent déjà des ressources à leur adoption. Cependant, les résultats montrent que de nombreux problèmes persistants continuent d'affecter négativement les décisions de tarification et les flux de travail. »