La majorité des Canadiens étaient prêts financièrement pour leur retraite en 2018, révèle l’Institut sur la retraite et l’épargne de HEC Montréal dans un rapport présentant des données sur la préparation à la retraite publié récemment.

« Plus de 80 % des Canadiens de 25 à 64 ans sont préparés pour la retraite, et la vaste majorité a une probabilité très élevée d’être préparée. La préparation moyenne est élevée, en particulier chez les ménages gagnant sous la médiane et ceux couverts par un régime de retraite », peut-on lire dans le rapport.

Pour les chercheurs, le fait d’être financièrement préparé implique qu’un ménage, s’il est « moins fortuné », est en mesure de remplacer au moins 80 % de son revenu. Pour les personnes au revenu plus élevé, cette proportion doit être de 65 %.

Plus riche, moins préparé 

Toutefois, les chercheurs soulignent que « les ménages les plus à risque d’être non préparés tombent principalement dans le sous-groupe ayant un revenu plus élevé que la médiane, mais qui n’a pas d’épargne ni de régime de pension agréé (RPA).

D’ailleurs, le salaire moyen du groupe décrit comme étant « préparé », est « significativement plus faible » que celui des « non préparés », d’après les chercheurs.

De leurs côté, les ménages à revenu moins élevé ont de meilleurs résultats. En fait, les données montrent que 90 % des individus dont le revenu est sous la médiane sont « préparés » à la retraite.

Les résultats montrent que la majorité des ménages canadiens sont « presque certains d’être préparés » et qu’une « très faible minorité » a des perspectives qualifiées de « désastreuses » par les chercheurs.

« Environ 7 % ont une probabilité de 35 % à 65 % d’être préparés pour la retraite. Seulement 18 % des ménages ont moins de 4 chances sur 5 d’être préparés », ajoute les chercheurs dans le rapport.

Nouvel outil de calcul

L’Institut sur la retraite et l’épargne a dans son rapport présenté un nouveau calculateur d’épargne retraite qu’il a utilisé pour obtenir les résultats de 2018. Celui-ci sera rendu public sous peu, peut-on lire dans le rapport.

Les chercheurs affirment que le calculateur est innovant, car il inclut« l’incertitude dans [l’évaluation] de la préparation à la retraite aux niveaux individuel et global ».

« Celui-ci comporte une importante composante stochastique novatrice, qui permet au modèle de produire des estimations agrégées de préparation à la retraite pour une cohorte de population, ou pour des sous-groupes de celle-ci. »

Plusieurs paramètres sont utilisés par le modèle développé par les chercheurs de l’Institut sur la retraite et l’épargne pour effectuer des calculs. Ceux-ci sont :

  • Les caractéristiques du ménage comme l’âge, les revenus de travail et les couvertures passées par un régime à prestations déterminées ;

  • les actifs et les passifs des individus ;

  • la « modélisation des revenus de travail sur le cycle de vie, à la fine pointe des connaissances en ce qui concerne leur évolution et leur dynamique future » ;

  • la « projection des stratégies d’épargne » ;

  • le moment planifié de retraite des deux conjoints ;

  • la conversion d’actifs en rentes viagères à la retraite réalisée avec « l’aide de facteurs actuariellement justes » ;

  • la « possibilité d’utiliser le patrimoine immobilier ou la valeur d’une entreprise » pour financer la retraite d’un individu ;

  • d’autres paramètres comme les rendements sur les placements, les taux d’intérêt et la valeur de l’immobilier.