Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), les propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME) du Canada affichent un niveau de confiance peu élevé à l’égard des perspectives économiques à court terme (3 ou 4 mois) ou à long terme (12 mois).
La FCEI a publié cet indice tiré de son Baromètre des affaires le 25 avril. « Comment envisagez-vous la performance de votre entreprise comparativement à votre rendement actuel ? », pour les trois mois à venir ou les 12 prochains, est la question posée aux participants du sondage.
L’indice étant mesuré sur une échelle de 0 à 100, un niveau supérieur à 50 signifie que les entrepreneurs qui s’attendent à de meilleurs résultats pour les 3 ou 12 prochains mois sont plus nombreux que ceux qui envisagent une performance plus faible.
Pour le mois d’avril, l’indice de confiance des entrepreneurs est de 47,5 sur 12 mois, et de 47,0 sur trois mois. Dans les deux cas, la baisse est de 5,4 points depuis le début de 2024.
Un an plus tôt
En avril 2023, selon les données de l’indice consultées par le Portail de l’assurance, l’indice de confiance était de 53,4 sur 3 mois et de 55,5 sur 12 mois.
La FCEI souligne aussi que l’indice est sous la barre des 50 tant en Ontario qu’au Québec, « ce qui en dit long sur l’ensemble de l’économie canadienne ».
En un mois, les baisses de l’indice de confiance les plus marquées ont été enregistrées en Saskatchewan, où l’indice à 47,6 a chuté de 7 points, et en Ontario, où la baisse est de 6,7 points, à 49,2.
Une part légèrement plus élevée des propriétaires de PME, soit 52 %, indique que l’insuffisance de la demande intérieure ou étrangère constitue le principal obstacle aux ventes ou à l’augmentation de la production de leur entreprise. L’autre obstacle le plus souvent mentionné est la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, à 47 %.
Coûts d’assurance
À la question « Parmi les coûts d’intrants suivants, lesquels posent actuellement des problèmes à votre entreprise ? », quelque 72 % des participants au sondage ont souligné les coûts d’assurance, la réponse la plus souvent citée en avril 2024.
Selon la FCEI, il s’agit là d’un niveau record pour cet élément, alors que la moyenne historique de cet aspect est à 49 %.
Concernant les coûts d’exploitation, suivent parmi les sujets préoccupants les charges salariales (68 %) et les coûts fiscaux et réglementaires (64 %). Dans les deux cas, le taux aussi dépasse la moyenne historique.
La hausse du salaire minimum imposée dans plusieurs provinces est l’un des facteurs qui pèsent sur la masse salariale, selon ce que rapporte la FCEI.
Les plans moyens de hausse des salaires pour les 12 mois ont également augmenté, passant de 2,5 % en mars à 2,9 % en avril.
Pour la première fois depuis mai 2022, les plans moyens de hausse des prix ont monté de 0,5 en un mois point pour atteindre 3,2 %, rapporte-t-on dans le Baromètre. On dépasse ainsi la limite supérieure de la fourchette cible de l’inflation (3 %) visée par la Banque du Canada.
Les auteurs du Baromètre sont Andreea Bourgeois, directrice économie, et Simon Gaudreault, vice-président de la recherche et économiste en chef de la FCEI.
Selon Mme Bourgeois, même si un mois ne suffit pas à établir une tendance, cela révèle « que de nombreux propriétaires d’entreprise traversent une période difficile actuellement ».
La préoccupation concernant les charges salariales fait en sorte qu’il n’est pas étonnant que les PME soient moins susceptibles d’embaucher du personnel et prévoient d’augmenter leurs prix.
« Si la politique restrictive de la Banque du Canada contribue à calmer l’inflation, elle nuit à la capacité des entreprises d’exercer leurs activités et d’être concurrentielles », conclut-elle.
Les résultats du mois d’avril du Baromètre sont basés sur 657 réponses recueillies auprès d’un échantillon aléatoire stratifié de membres de la FCEI. L’enquête est menée par un sondage sur Internet à accès contrôlé. Les données ont été reçues entre le 2 avril et le 17 avril 2024. La marge d’erreur est de 3,8 %, dans 95 % des cas.