Les mesures d’aide aux entreprises frappées par la pandémie de la COVID-19, qui devaient prendre fin en juin prochain, seront prolongées jusqu’au début de l’automne. L’annonce en a été faite par la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, qui a déposé son budget 2021-2022 le 19 avril à Ottawa.
Les associations patronales ont réagi favorablement à la prolongation des mesures d’urgence liées à la pandémie jusqu’au 25 septembre 2021, notamment la Subvention salariale d’urgence du Canada et la Subvention d’urgence pour le loyer commercial. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a réitéré sa demande de prolonger les mesures d’urgence jusqu’en 2022.
L’annonce d’un programme national de garderies pour la petite enfance, inspiré par le programme en vigueur au Québec depuis 25 ans, est accueillie favorablement par les grandes centrales syndicales du Québec. À cet égard, la FCCQ souhaite que la compensation qui sera versée par Ottawa au gouvernement du Québec serve à combler les quelque 50 000 places manquantes en service de garde.
Main-d’œuvre
La FCCQ déplore l’absence de sommes supplémentaires vouées à la formation des travailleurs qui doivent réintégrer le marché du travail.
Selon la FCCQ, le gouvernement Trudeau « avait gonflé les attentes l’automne dernier en annonçant le plus grand investissement de l’histoire en matière de développement des compétences », mais les annonces faites dans le budget ne comblent pas ces attentes.
La FCCQ craint aussi le choc tarifaire des cotisations en 2022 quand le gouvernement devra renflouer la caisse du régime d’assurance-emploi, après la fin du moratoire actuel.
Du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), on salue le nouveau programme d’embauche pour la relance économique, dont l’objectif est d’aider les PME à embaucher un plus grand nombre de travailleurs.
La pénurie de main-d’œuvre qui frappe le secteur manufacturier semble être restée dans l’angle mort du budget fédéral, ajoute les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). Si le programme d’embauche pour la relance économique « est une bonne idée », l’association souligne que le bassin actuel de travailleurs n’est pas assez grand pour répondre aux besoins actuels du secteur manufacturier.
Les MEQ déplorent aussi l’absence de modification apportée au programme des travailleurs étrangers temporaires, qualifié de « complexe et fastidieux ». La limite des « 10 % par usine » est mentionnée comme étant un casse-tête pour les fabricants.
Aide aux PME
La FCEI salue aussi la prolongation des mesures d’urgence, mais elle se dit déçue que la majorité des entreprises en démarrage n’y aient pas accès. Par ailleurs, la Fédération souhaitait une nouvelle mesure pour soulager les PME dont la dette moyenne se chiffre à 170 000 $.
La FCEI demandait à Ottawa d’augmenter à 80 000 $ le montant maximal du prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes et de porter à 50 % la portion du prêt qui pouvait être transformé en subvention. Elle demandait aussi qu’une partie des prêts du Programme de crédit pour les secteurs très touchés (PCSTT) puisse être convertie en subvention.
Enfin, la FCEI applaudit l’engagement du gouvernement Trudeau qui veut réduire les frais de transaction liés aux cartes de crédit.
Aéronautique
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) salue particulièrement l’aide de 2 milliards de dollars (G$) accordée au secteur aéronautique, un secteur hautement stratégique pour la région.
La CCMM applaudit aussi les mesures d’aide aux secteurs du tourisme et de la culture promises par Ottawa. La Chambre souligne aussi le programme de soutien au virage technologique axé vers les PME et doté d’une enveloppe de 1,4 G$.
De son côté, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) accueille tout aussi positivement les mesures pour le secteur aérospatial. Cependant, il déplore que la prolongation de 12 semaines de la Prestation canadienne de relance économique (PCRE) ne soit pas assortie d’incitatifs à court terme pour la formation et le retour au travail.
Du côté des MEQ, on souligne les mesures propres au secteur industriel, notamment les investissements massifs dans le Fonds stratégique de l’innovation, qui appuie plus intensément les secteurs de l’aérospatial, de la biofabrication et des sciences de la vie.
Les MEQ notent également l’accompagnement des entreprises qui adoptent des technologies pour accélérer leur productivité et leur croissance et poursuivent leur transition vers la réduction à zéro des émissions dans l’atmosphère.
Climat
De son côté, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a félicité la ministre Freeland pour les mesures annoncées touchant la lutte aux changements climatiques. Le BAC salue particulièrement la mise en œuvre du Plan d’action national sur les inondations que le gouvernement Trudeau avait promis. Parmi les mesures les plus intéressantes relevées par le Bureau, mentionnons :
- le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes est prolongé et sera doté d’un budget totalisant 1,4 G$ sur 12 ans ;
- les ministères concernés collaboreront avec les provinces pour dresser des cartes des zones inondables pour les régions à risque plus élevé. Un budget de près de 64 millions de dollars (M$) sur trois ans sera consacré à cette fin ;
- la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) disposera d’un budget de 4,4 G$ pour des prêts sans intérêt afin d’aider les propriétaires à rénover leur résidence pour améliorer son efficacité énergétique et sa résistance aux changements climatiques. Le prêt maximal sera de 40 000 $ ;
- les Accords d’aide financière en cas de catastrophe, qui servent à soutenir les provinces et territoires frappés par un sinistre, obtiennent un budget de 1,9 G$.