Les acronymes ne manquent pas lorsque vient le temps de parler de retraite…

Toutefois, une avenue peut se montrer avantageuse pour les propriétaires d’entreprises et les professionnels incorporés qui épargnent en vue de leur retraite : soit celle du Régime de retraite individuel.

Plusieurs propriétaires d’entreprises canadiennes épargnent en vue de leur retraite avec un REER traditionnel. Ils ignorent que d’autres options s’offrent à eux.

Le conseiller financier qui proposera le RRI à son client doit avant tout bien comprendre ses objectifs d’épargne? Compte-t-il vendre son entreprise pour en utiliser les profits pour sa retraite? Veut-il se retirer de celle-ci et en faire une entreprise familiale pour ensuite la léguer à la prochaine génération?

Comment fonctionne le RRI ?

Un RRI est un régime de retraite à prestations déterminées à l’épreuve des créanciers qui prévoit une prestation fixe à la retraite établie selon une formule, qui inclut le nombre d’années de service créditées. Il existe depuis 1991. Il nécessite une évaluation actuarielle, qui doit ensuite être mise à jour tous les trois ans.

Le RRI convient particulièrement aux gens de plus de 40 ans et qui gagnent plus de 100 000 $ par année, affirme Fraser Lang, vice-président sénior, ventes et développement des affaires, de GBL Inc. Le RRI permet aussi d’accumuler jusqu’à 65 % plus d’actifs qu’un REER, dont la seule fonction est d’épargner pour la retraite, fait-il aussi remarquer.

M. Lang ajoute qu’avec la pandémie de la COVID-19, le RRI pourrait être appelé à jouer un plus grand rôle en matière de planification fiscale et pour la retraite. On en retrouve présentement 13 000 à travers le pays, dit-il.

« Dans le passé, on voyait que beaucoup d’argent restait au sein de l’entreprise à des fins de planification. Le RRI permet de diversifier le plan de retraite, car on sort de l’argent de l’entreprise. Cet argent est ainsi à l’abri des créditeurs et peut alors fructifier autrement », dit-il.

Autre approche : le PPP

La firme INTEGRIS, dirigée par Jean-Pierre LaPorte, a apporté sa propre touche à ce produit en 2014 en créant INTEGRIS PPP et en y amenant le concept de régime de retraite personnalisé (PPP). Celui-ci est constitué de trois comptes :

• un régime à prestations définies (PD)

• un régime à cotisations définies (CD)

• un compte de contribution volontaire.

Les propriétaires de PPP peuvent passer de l’option PD à l’option CD chaque année, en fonction des besoins de trésorerie de l’entreprise. Le compte de contribution volontaire peut contenir un REER si le client a moins de 71 ans, ou un FERR s’il est âgé de plus de 71 ans, ainsi qu’une rente différée ou immédiate.

Selon M. LaPorte, le PPP est la solution de retraite la plus efficace au Canada fiscalement parlant. En raison de cette triple combinaison, M. LaPorte affirme qu’un client peut mettre de côté encore plus d’argent dans un PPP que tout autre plan. En 2020, le plafond de cotisation pour un REER était de 27 230 $. En 2020, la limite du RRI variait de 29 000 $ à 45 700 $.

M. LaPorte ajoute que l’argent cotisé à un PPP peut déboucher sur un remboursement d’impôt pour le cotisant qui se développe à l’abri de l’impôt à l’intérieur du régime. Cela en fait l’idéal pour ceux qui veulent pouvoir épargner davantage pour la retraite en franchise d’impôt, dit-il.

Un PPP a aussi un mécanisme qui fait en sorte que si le rendement de l’investissement ne produit pas le rendement promis de 7,5 %, en moyenne sur trois ans, le client peut faire des contributions supplémentaires déductibles d’impôt pour assurer le rendement, dit M. LaPorte. Integris s’occupe de la gestion du compte.

Passer des actifs à la prochaine génération

Peu importe l’approche retenue, les enfants employés dans l’entreprise et gagnant un salaire peuvent devenir membres du régime. Ce qui garantit que les actifs passent à la prochaine génération sans impôts ni frais d’homologation. De plus, les frais de gestion et tous les autres couts associés au régime, comme les frais d’administration, sont déductibles d’impôt pour l’entreprise constituée en société.

Cindy Reid-Shelton, propriétaire et chef de la direction d’Intent Planning Group, affirme que les conseillers financiers ont avantage à bien considérer tous les aspects des différents RRI. Il existe plusieurs structures de frais avec ceux-ci, donc leurs couts sont toujours considérés comme un peu plus élevés, mais la mesure pour des entreprises comme Intent Planning Group consiste à connaitre suffisamment bien leur client pour suggérer l’un plutôt que l’autre, dit sa PDG.

« Nous leur disons où se trouve la plus grande flexibilité pour et le cout, mais aussi quels sont les avantages d’en bâtir un. Il y a toujours des avantages et des inconvénients. La complexité de produits de ce genre ne veut pas nécessairement dire que c’est plus couteux. »