Certaines entreprises conservent encore un télécopieur uniquement pour transmettre des documents aux organismes publics. Il est plus que temps que les différents paliers de gouvernement prennent le virage numérique. On souhaite aussi se débarrasser des anciens formulaires papier qu’il faut remettre en personne aux heures de bureau.

Comme le prouvait son palmarès des provinces canadiennes publié mardi, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) constate que les gouvernements ont su relever les différents « défis paperasserie » qui leur avaient été lancés. Mais pour cette 11e édition de la Semaine de sensibilisation à la paperasserie, la FCEI envoie une lettre ouverte à tous les paliers de gouvernement pour les inviter à prendre au moins une mesure significative de modernisation en 2020.

Bon nombre des transactions requises entre l’administration publique et les entrepreneurs peuvent désormais être faites en ligne ou par courrier électronique. Selon François Vincent, vice-président au Québec de la FCEI, le vent de la modernisation doit souffler plus fort afin de mettre fin à « ce type de paperasserie qui exige énormément de temps et d’énergie de la part des PME et des particuliers ».

« Imaginez si, en 2020, tous les gouvernements — le fédéral, les provinces et toutes les municipalités du pays — informatisaient ne serait-ce qu’une procédure, un formulaire ou un processus de paiement ! Ce n’est pas grand-chose, mais cela aurait des effets positifs considérables », indique M. Vincent.

La FCEI a sondé ses membres sur les procédures archaïques qui sont toujours employées à un palier gouvernemental ou à un autre, et propose des solutions pour aider les gouvernements à relever le défi :

•             mettre en ligne les formulaires les plus utilisés et faire en sorte qu’ils soient faciles à trouver et puissent être envoyés en ligne ;

•             permettre les paiements électroniques ;

•             éliminer la transmission de documents par télécopieur.

En améliorant le service à la clientèle et en faisant en sorte que leurs sites Internet soient plus conviviaux, en mettant les liens à jour et en désignant une personne responsable de répondre aux questions des utilisateurs, les gouvernements seraient plus efficaces et aideraient les entreprises à accroitre leur productivité, souligne-t-on à la Fédération.

« Le moment est vraiment venu pour les gouvernements de passer du papier au numérique afin de donner à la population le plus beau cadeau qui soit : du temps », conclut François Vincent.

La FCEI note tout de même que l’accès à l’Internet haute vitesse n’étant pas répandu partout, les gouvernements doivent quand même maintenir un niveau de service acceptable pour les régions mal desservies.

Palmarès des provinces

Dans son rapport Paperasserie — Bulletin des provinces rendu public mardi, la FCEI constate que pour la première fois en 10 ans, la très grande majorité des gouvernements reçoivent un A ou un B. En conséquence, la Fédération annonce qu’elle ajoutera deux nouvelles catégories dans son évaluation annuelle dès 2021.

Depuis son lancement il y a une décennie, le bulletin des provinces évalue la responsabilisation des gouvernements selon trois critères : leadeurship politique fort, évaluation et divulgation publique, et objectifs de réduction de la règlementation clairs et chiffrés.

En 2020, la FCEI mènera cet exercice en mesurant deux facteurs de plus : le poids réel du fardeau règlementaire et le travail des divers gouvernements en vue d’éliminer les obstacles au commerce interprovincial.

Dans le cas du Québec, le Bulletin 2020 rapporte que la province impose toujours de nombreux obstacles au commerce d’alcool, par exemple en limitant le nombre de bouteilles que l’on peut importer pour sa consommation personnelle et en restreignant l’expédition directe de vin chez le consommateur.