Au Canada, l’emprise des trois grands sur le marché de l’assurance de personnes a à peine fléchi. Par ailleurs, deux joueurs québécois continuent de s’échanger la quatrième place du marché canadien. Cette fois, c’est l’Industrielle Alliance, Assurance et services financiers qui la ravit de justesse à Desjardins Sécurité financière.Selon les données recueillies par MSA Research et compilées par le Journal de l’assurance, les assureurs ont souscrit un total de 47,3 milliards de dollars (G$) de primes d’assurance de personnes en 2010 au Canada. Ce résultat représente une croissance de 0,9 % par rapport à 2009.

Great-West et ses deux filiales London Life et Canada-Vie trônaient encore au sommet des parts de marché en 2010. Le groupe de compagnies en détient 24 %. Ses primes totales ont atteint 11,4 G$ au Canada l’an dernier, en croissance de 3,4 % par rapport à 2009. Great-West se démarque du groupe avec des primes 2010 de 5,2 G$. Le volume de primes de Canada-Vie et de London Life a respectivement atteint 3,6 G$ et 2,5 G$ en 2010 au Canada.

La Financière Manuvie arrive deuxième avec des primes de 8,37 G$ en 2010 au Canada, pour un recul de 3,3 % par rapport à 2009. Financière Sun Life ferme le top 3 avec des primes de près de 8 G$ en 2010 au Canada, pour une croissance à peu près nulle par rapport à 2009.

L’emprise des trois grands a à peine fléchi. Elle était de 59,1 % du marché canadien en 2009; elle est passée à 58,4 % en 2010. La différence tient au recul de Manuvie puisque les deux autres grands ont progressé.

Obtenant 3,2 G$ de primes au Canada en 2010, l’Industrielle Alliance a devancé de peu Desjardins Sécurité financière (DSF) qui en a accaparé 3,18 G$. Pour l’Industrielle Alliance, ce volume de primes représente une progression de 7,1 % par rapport à 2009. Pour DSF, cette progression atteint 2 %. La part du marché de ces deux joueurs est modeste par rapport à celle des trois grands. L’Industrielle Alliance détient 6,74 % du marché et DSF 6,72 %.

Au Québec, c’est une autre histoire. C’est l’apport canadien qui a permis à l’Industrielle Alliance de coiffer DSF au classement des parts du marché canadien en 2010. Au Québec, Industrielle est plutôt 3e, derrière Great-West. Cette fois, DSF est bon premier.

Sixième joueur du marché canadien en 2010, Standard Life a essuyé un repli de 19,4 % de son volume de primes par rapport à 2009. Celui-ci s’est établi à 1,3 G$. Les chiffres cités couvrent les produits garantis tels les assurances individuelles et collectives, les rentes et les dépôts à terme, mais excluent les fonds distincts et les fonds communs, a expliqué Ann-Marie Gagné, porte-parole de Standard Life.

« La diminution des primes de plus de 19% en 2010 (1,3 G$), comparativement à 2009 (1,7 G$), survient surtout en raison d’un retour à un niveau habituel des ventes de fonds de dépôts à terme en 2010. En 2009, les ventes de fonds de dépôts à terme avaient atteint un niveau exceptionnellement élevé, étant donné l’appétit des investisseurs pour des produits plus sûrs durant cette période d’incertitude dans le marché », a-t-elle précisé au Journal de l’assurance.

Autres jeux de chaises

Il y a eu d’autres jeux de chaises dans l’industrie outre Desjardins et Industrielle Alliance. Croix Bleue Medavie a ravi la 8e place à RBC Vie, s’accaparant 2,7 % du marché canadien en 2010, contre 2,6 % pour son adversaire. Assurant Solutions a pris le pas sur Assurance vie Équitable au 15e rang des parts de marché grâce à une croissance de 22,4 % de ses primes canadiennes. Elle doit ce sursaut à l’apport exceptionnel d’Assurant Vie.

La croissance a particulièrement souri aux joueurs de niches canadiens en 2010. Unité-Vie en a été sans contredit le champion avec un volume de primes en croissance de 57,8 % par rapport à 2009. Dans son rapport annuel, la compagnie attribue ce succès au fait d’avoir battu des records « pratiquement dans chaque secteur clé de ses activités en 2010 ». Le rapport précise que les ventes de 2010 ont été les meilleures de l’histoire d’Unité-Vie. L’assureur a commencé l’année avec 118,8 M$ de primes et l’a terminée avec 187,4 M$, bien que sa part du marché canadien soit inférieur à 1 %.

Joueur de taille plus importante, Groupe La Capitale occupe une part du marché canadien de 1,4 %. Elle est surtout présente au Québec. Sa présence hors Québec tient surtout à sa filiale Penncorp, spécialisé en assurance invalidité pour cols bleus. La croissance des primes du groupe a atteint 10,2 % en 2010, par rapport à 2009. Celles-ci se sont établies à 648 M$.

Joueur modeste, mais bien implanté dans le secteur des produits santé, ACE INA Vie a fait croitre ses primes de 15 % en 2010, par rapport à 2009. La Survivance a fait croitre les siennes de 12,1 % par rapport à 2009, essentiellement grâce à ses résultats au Québec. Croix Bleue Vie du Canada a pour sa part fait croitre les siennes de 10,2 % en 2010 par rapport à 2009.

Des champions au Québec

Canada-Vie a connu une importante croissance de ses primes au Québec en 2010. Les primes de cet assureur par courtage ont crû de 10,5 % par rapport à 2009, passant à 458,4 millions de dollars (M$) l’an passé.

Croissance encore plus marquée d’Equitable Life au Québec grâce à près de 700 000 $ de primes souscrites dans cette province où elle était jusqu’à maintenant peu présente. Avec 5,9 M$ de primes en 2010, l’assureur qui a intensifié ses activités dans la province avec l’embauche récente de plusieurs ressources fait croitre son volume de 12,3 % par rapport à 2009.

Le champion de la croissance canadienne a aussi connu de bons résultats au Québec. Unité-Vie y a fait passer son volume de primes de 8,2 M$ en 2009 à 9,3 M$ en 2010, pour une croissance de 13,2 %. ACE INA a aussi connu une bonne croissance au Québec. Ses primes de 6,7 M$ réalisées au Québec en 2010 constituent une croissance de 13,77 % par rapport à 2009.

Ces deux assureurs ont affirmé récemment leur intention d’accentuer leur présence au Québec. Par exemple, Unité-Vie écrit dans son rapport annuel : « Notre société a aussi élargi sa visibilité et son envergure nationales par l’expansion de ses activités commerciales au Québec et en Colombie-Britannique, son entrée sur le marché multiculturel et ses nouvelles dispositions de distribution, notamment par le truchement de courtiers hypothécaires. »