La difficulté d’attirer et retenir des employés jouera en faveur d’une meilleure adoption des programmes d’aide aux employés (PAE), croit Éric Trudel. Le vice-président principal et leader de l’assurance collective de Beneva a partagé cette opinion lors d’une entrevue au Portail de l’assurance, en compagnie de Brigitte Marcoux.
La directrice nationale, excellence des pratiques et solutions d’accompagnement, prévention, présence au travail et santé organisationnelle de Beneva, a dit avoir constaté une faible utilisation des PAE dans les petites et moyennes entreprises.
La pénurie va aider
En tant qu’entreprise, tu n’es pas capable de recruter aussi facilement qu’avant – Éric Trudel
« La pénurie de main-d’œuvre va aider », lance Éric Trudel au sujet de la promotion des programmes d’aide aux employés. Il dit que ses clients preneurs de régimes réalisent l’importance de garder les travailleurs en santé, « parce qu’en tant qu’entreprise, tu n’es pas capable de recruter aussi facilement qu’avant ». Il rappelle que les assureurs sont confrontés à la même réalité (voir Journal de l’assurance, édition de juin 2023, pages 16 et 17).
M. Trudel se remémore l’époque où l’employeur pouvait facilement remplacer un employé absent en raison d’une invalidité. Ce n’est plus le cas, dit-il. La pénurie de main-d’œuvre est selon lui un incitatif à aligner la communication vers ces programmes. « Je pense aussi que les assureurs, les intermédiaires et les employeurs preneurs de contrat travaillent mieux ensemble qu’il y a 30 ans. Avant, nous travaillions beaucoup plus en silo. Nous travaillons maintenant comme des partenaires », dit-il.
Citant un cas de collaboration étroite entre Beneva, un cabinet de courtage et l’employeur, Éric Trudel souligne que c’est le courtier qui a défini la façon de communiquer aux employés les détails du programme d’aide. « À la fin, le moyen importe peu. C’est parfois l’employeur qui fera la communication sur son intranet, et l’assureur participera au message. L’important, c’est que tous les intervenants soient plus sensibilisés et travaillent mieux ensemble. C’est ce qui aidera », croit M. Trudel.
Effervescence incroyable
Brigitte Marcoux révèle pour sa part que son équipe a vécu une augmentation de presque de 200 % des demandes des employeurs en accompagnement en santé organisationnelle, par rapport à avant la pandémie « La pénurie de main-d’œuvre a créé une effervescence incroyable en santé organisationnelle », observe-t-elle.
« Les futurs travailleurs qui arrivent sur le marché du travail ont des attentes et des besoins envers leurs employeurs. Ils s’attendent à ce qu’on leur propose une culture axée sur la santé et le bien-être, une culture dans laquelle on s’occupe de leur santé mentale tant que physique. Les employeurs n’ont pas le choix d’être au rendez-vous », explique Mme Marcoux. Elle ajoute qu’il s’agit d’un leg positif de la pandémie et de la pénurie de main-d’œuvre.
Cet article est un Complément au magazine de l'édition de juin 2023 du Journal de l'assurance.