L’Institut canadien des actuaires a publié une nouvelle étude portant sur les différences entre l’assurance inclusive et l’assurance traditionnelle. Elle porte à croire que de nombreux fournisseurs d’assurance qui s’emploient à offrir des produits commercialement viables aux personnes dépourvues d’assurance — comme celles qui ne bénéficient pas d’une protection collective par l’entremise de leur employeur, les travailleurs autonomes ou contractuels de même que les nouveaux Canadiens et les nouvelles Canadiennes — ont été confrontés à une courbe d’apprentissage abrupte. 

Le rapport, intitulé Inclusive Insurance —A Different Game (L’assurance inclusive — Tout un changement), fait ressortir à quel point un vaste groupe de personnes de par le monde n’a pas accès aux produits d’assurance. « Les produits d’assurance inclusive sont pertinents pour les groupes économiquement défavorisés dans tous les pays ; il est donc incorrect de présumer que ces produits ne s’appliquent que dans les pays où le revenu moyen est relativement faible, affirment les auteurs du rapport. Les caractéristiques de ces catégories de Canadiens et Canadiennes non couverts sont semblables à celles des gens qui ont accès à l’assurance inclusive à l’échelle internationale — ces personnes ont des revenus variables et ne sont pas affiliées à un groupe ou à une association qui offre un régime d’assurance. »

Les auteurs du rapport ajoutent que les assureurs traditionnels ont eu du mal à cerner les différences inhérentes entre les dispositions de l’assurance inclusive et celles de l’assurance traditionnelle.

« Il est bien établi que l’accès accru à des services financiers inclusifs, y compris l’assurance, contribue à réduire la pauvreté et à améliorer le développement social et économique. Il est également vrai que tous les types d’assurance confèrent non seulement une protection contre les risques défavorables, mais qu’ils offrent également la confiance nécessaire pour entreprendre des activités commerciales plus risquées, jouant à la fois un rôle positif d’incitation sociale et économique et assurant la sécurité dans des situations défavorables. Ces mesures de soutien sont particulièrement utiles aux personnes avoisinant le seuil de la pauvreté. »

Le rapport souligne que le paysage de l’assurance connaît une évolution rapide et il traite des différences entre l’assurance inclusive et l’assurance traditionnelle, ainsi que des considérations et présomptions actuarielles. « Il existe un risque que les approches et les outils actuariels normalisés ne soient pas pertinents dans les marchés de l’assurance inclusive et que leur application entraîne des résultats imprévus, comme un traitement inapproprié des primes ou des sinistres », préviennent les chercheurs.

« À l’échelle mondiale, il existe un grand besoin de produits d’assurance inclusive, concluent-ils. Les actuaires doivent être conscients des différences entre les produits d’assurance traditionnelle et inclusive. »