Dans une vaste discussion portant sur le coût des médicaments et les dépenses liées aux couvertures de soins de santé complémentaires, des spécialistes de Croix Bleue Medavie ont mis des chiffres sur les tendances observées, faisant ainsi la lumière sur l’équilibre entre coûts et besoins visé par le fournisseur de régime.
Médicaments biologiques, santé mentale, diabète : tous les facteurs de coûts importants ont été examinés plus ou moins en détail lors de ce récent webinaire intitulé Drive your plans with data (« Maximisez vos régimes grâce aux données »).
Médicaments spécialisés
En 2021, les médicaments biologiques ont représenté 12,9 % des dépenses totales. Le coût moyen par demandeur a été d’environ 20 000 $. « Il y a eu beaucoup moins de demandeurs, mais le coût par demande a été nettement plus élevé », rapporte Colleen Adams, chef de service, Stratégie et solutions numériques, à Croix Bleue Medavie.
Anne-Marie Smith, conseillère en pharmacie, ajoute que les médicaments émergents à surveiller sont principalement des médicaments spécialisés. « En effet, les médicaments spécialisés ont compté pour 76 % de tous les médicaments que nous avons examinés l’an dernier par l’entremise de notre comité consultatif. Il n’est pas seulement question de médicaments pour les affections rares, comme le cancer et les maladies auto-immunes, mais aussi de médicaments spécialisés pour de nombreuses affections chroniques, comme l’asthme, le cholestérol, et même l’eczéma, entre autres. » Pour traiter l’asthme avec des médicaments biologiques, la facture s’élève à quelque 25 000 $ par année, dit-elle. Ces médicaments sont peut-être intéressants (malgré leur coût élevé), mais il faut dire qu’on les utilise généralement pour traiter une petite partie de la population seulement.
Diabète
Le diabète est une maladie qui touche énormément de gens. En effet, on estime à plus de 11 millions le nombre de Canadiens qui souffrent de diabète ou de prédiabète.
Le diabète de type 2 représente 90 % des diagnostics, et au Canada, environ 50 % des gens diabétiques ont plus de 65 ans. (En 2021, il y avait plus de participants âgés de plus de 65 ans que de nouveaux participants de régimes au total.) À l’heure actuelle, 10 % des dépenses en santé seraient consacrées au diabète.
En 2000, près de 4 % de la population souffrait de diabète. L’incidence a plus que doublé en 20 ans seulement, indique Mme Adams. « En 2021, 8,8 % des Canadiens avaient reçu un diagnostic de diabète, et 6,1 % avaient un risque élevé de développer cette affection permanente. »
Cette augmentation contribue à la croissance du marché des médicaments et des fournitures médicales et favorise la recherche de nouveaux médicaments. Et ces nouveaux médicaments coûtent plus cher que les anciens et leurs versions génériques, souligne Mme Adams. « Comme il y a plus de demande et que les traitements sont plus dispendieux qu’avant, on observe depuis trois ans une croissance par habitant dans les deux chiffres. » Mme Smith ajoute que le diabète est le deuxième facteur de croissance des dépenses des régimes privés.
Santé mentale
Enfin, les dépenses liées à la santé mentale représentent 7,5 % des dépenses totales. Les antidépresseurs se classent au premier rang des cinq grandes catégories de médicaments dans chaque groupe démographique.
Presque 14 % des participants de régimes prennent des antidépresseurs. Le tiers d’entre eux ont présenté une demande de règlement pour la première fois en 2021.
Par ailleurs, la santé mentale est encore la principale cause des demandes de règlement d’invalidité. « Nombre des solutions que nous essayons de mettre sur le marché sont axées sur la prévention, explique Mme Adams. Notre but est d’aider les participants très tôt pour qu’ils n’en arrivent pas à tomber en invalidité à court ou à long terme. Bref, nous tentons d’améliorer les choses dès qu’un problème de santé mentale est soulevé. »
Au chapitre de la santé mentale, Medavie a augmenté les prestations de 500 $ à 1 000 $ dans ses propres régimes en plus d’allonger la liste des praticiens admissibles. De plus, elle a mis en place un programme de tests pharmacogénomiques pour la gestion des demandes de règlement connexes.
Tests pharmacogénomiques
« Les tests pharmacogénomiques, qu’on appelle aussi la médecine personnalisée, ont également contribué à faire avancer les traitements en santé mentale, explique Colleen Adams. Ils pourraient changer la donne, car souvent, ils permettront aux participants de trouver le bon médicament et la bonne dose du premier coup. »
Dans l’ensemble, le recours aux services de santé mentale a grimpé de 34 % en 2021. Mme Adams souligne d’ailleurs que parmi les participants les plus jeunes, certains ont recours aux ressources de santé mentale plus souvent qu’à la massothérapie, aux soins de la vue ou à la physiothérapie. « Ils prennent soin de leur tête. Et n’oubliez pas que cette génération est née avec le numérique. Quand vous pensez à ajouter des solutions à votre régime, rappelez-vous qu’il est nécessaire d’avoir des options virtuelles. »
Elle ajoute : « On constate des similitudes et des différences notables dans les besoins d’une génération à l’autre. Nos participants ont des expériences personnelles très variées et des attentes très différentes envers leur milieu de travail, y compris leur régime d’assurance collective. Les régimes qui fonctionnent bien sont ceux qui offrent quelque chose aux participants de tous les âges. »