Selon le rapport Médicaments en voie de commercialisation : Ce que les régimes privés doivent savoir de TELUS Santé, sept des dix thérapies mises en lumière auront probablement un impact budgétaire élevé ou modéré sur les régimes privés d’assurance médicaments.
Certains de ces médicaments sont entièrement nouveaux, tandis que d’autres sont des reformulations d’anciens traitements, désormais utilisés pour de nouvelles indications — mais à des prix nettement plus élevés que dans leurs usages d’origine.
Le rapport se penche sur les traitements liés à l’Alzheimer à début précoce, au psoriasis en plaques, aux migraines, au trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), à l’œdème maculaire ainsi qu’à la gestion du poids.
Médicaments pour l’Alzheimer
« Les médicaments contre la maladie d’Alzheimer ne sont normalement pas associés aux régimes d’assurance privés. Mais c’est sur le point de changer », soulignent les auteurs du rapport, à propos des tout premiers médicaments modificateurs de la maladie qui devraient bientôt être disponibles au Canada. Ces traitements sont destinés à un petit sous-groupe de patients atteints d’Alzheimer à début précoce, qui se tourneront vers leur régime d’assurance pour obtenir un remboursement.
Ces nouveaux traitements sont coûteux et leur remboursement est souvent controversé, en raison de leur efficacité limitée.
Les médicaments Leqembi et Kisunla sont indiqués pour les phases précoces de la maladie, lorsque le déclin cognitif demeure léger. « Les essais cliniques de phase III sur les deux agents ont montré un ralentissement de la progression de la maladie de 27 % (Leqembi) et de 22 % (Kisunla) en moyenne. Autrement dit, une aggravation de la maladie s’est produite quatre à sept mois plus tard », précisent-ils.
Le prix de Leqembi attendu au Canada est d’environ 30 000 $ par année. Kisunla, qui n’est pas encore offert au pays, est affiché à environ 32 000 dollars américains ($ US) pour 12 mois aux États-Unis, soit près de 46 000 $ canadiens.
Au Royaume-Uni, les agences d’évaluation des technologies de la santé ont jusqu’ici recommandé de ne pas inclure ces médicaments dans le régime public du NHS, estimant que « les bienfaits sont insuffisants pour justifier les importants coûts pour le NHS ».
Un contexte d’examen prudent
Au Canada, les auteurs du rapport notent que Santé Canada et l’Agence canadienne des médicaments semblent adopter une approche prudente. Cela fait près de deux ans que l’évaluation de Leqembi est en cours, alors que la durée moyenne d’un tel processus est généralement inférieure à un an.
Par ailleurs, le diagnostic de la maladie pourrait aussi évoluer grâce à de nouveaux outils. Alors qu’une confirmation nécessite actuellement une imagerie cérébrale ou une ponction lombaire, un test sanguin pouvant être réalisé en cabinet médical est désormais offert, au coût d’environ 2 100 $ par test.
Recyclage de médicaments anciens pour de nouveaux usages
Le rapport examine également la réorientation de médicaments existants vers de nouvelles indications. Le célécoxib, connu sous le nom de Celebrex (souvent prescrit pour l’arthrose, à un coût annuel variant entre 150 $ et 700 $), est ainsi reformulé sous le nom d’Elyxyb pour traiter les migraines aiguës — au coût d’environ 1 000 $ US pour six doses.
Ce phénomène est aussi observé dans le développement de nouveaux traitements pour le TDAH à base de méthylphénidate, ainsi qu’avec la triamcinolone acétonide, un corticostéroïde souvent prescrit à moins de 3 $ la dose, désormais repositionné sous le nom de Xipere pour traiter l’œdème maculaire à un coût d’environ 2 400 $ par traitement en dollars canadiens.
À titre de référence, le rapport inclut également un tableau répertoriant les nouveaux médicaments par maladie et indication, ainsi que leurs coûts prévus. Des génériques et biosimilaires nouvellement disponibles y sont aussi listés par indication.