Un rapport de Santé Canada, l’Enquête canadienne sur le cannabis de 2024, révèle que le nombre de Canadiens qui déclarent fumer du cannabis continue de diminuer. « Cela dit, fumer reste la méthode la plus courante de consommer du cannabis (69 %), devant manger (57 %) et vapoter avec un stylo-vapoteur ou une e-cigarette (37 %) », disent les auteurs dans un communiqué publié lors de la sortie du rapport.
Cette enquête examine les sources (légales ou non) par le biais desquelles les Canadiens s’approvisionnent en cannabis, leurs habitudes de consommation, les quantités achetées, les prix, les quantités consommées à des fins médicales ainsi que la conduite avec facultés affaiblies.
Elle se penche également sur l’accès à l’information, l’exposition et l’efficacité perçues des avertissements sanitaires ainsi que sur la capacité des Canadiens à identifier les établissements légaux de vente de cannabis.
Conduite avec facultés affaiblies
Le rapport montre que 18 % des personnes ayant consommé du cannabis dans les 12 derniers mois ont déclaré avoir conduit après usage, une baisse par rapport aux 27 % en 2018. Par ailleurs, la proportion de répondants consommant du cannabis quotidiennement ou presque quotidiennement est restée stable à environ 25 % depuis 2018.
Basée sur les réponses de 11 666 Canadiens recueillies entre avril et juillet 2024, l’enquête révèle que 80 % des participants pouvaient répondre à des questions sur les effets néfastes du cannabis. Cependant, seulement 30 % étaient conscients de la durée plus longue des effets des produits comestibles par rapport aux produits inhalés.
L’acceptabilité sociale de la consommation de cannabis a augmenté depuis 2018 (année de la légalisation), bien que l’acceptabilité de la consommation régulière de produits comestibles et de vaporisation ait légèrement diminué par rapport aux réponses de 2023.
Fréquence de consommation
En tout, 26 % des personnes âgées de 16 ans et plus ont rapporté avoir consommé du cannabis à des fins non médicales au cours des 12 derniers mois, une augmentation par rapport aux 22 % enregistrés en 2018. Parmi ces utilisateurs, 56 % consommaient du cannabis trois jours ou moins par mois, tandis que 16 % en faisaient un usage quotidien.
« Au cours de la période de sept ans, la fréquence de la consommation de cannabis est restée généralement inchangée, à l’exception du fait qu’en 2024, davantage de personnes ont consommé du cannabis cinq ou six jours par semaine et moins de personnes ont consommé quotidiennement par rapport à 2018 », précisent les auteurs.
L’âge moyen de la première consommation de cannabis était de 20,7 ans en 2024, comparativement à 18,9 ans en 2018. Il est à noter que les consommateurs combinent rarement le cannabis avec d’autres substances. L’alcool (38 %) demeure la substance la plus souvent consommée en combinaison avec le cannabis.
Combinaisons avec d’autres substances
« La fréquence (“parfois”, “souvent” ou “toujours”) de la combinaison de l’alcool ou du tabac avec le cannabis a diminué depuis 2018 », peut-on lire. « La majorité des personnes au Canada qui ont consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois n’a jamais combiné le cannabis avec des opioïdes (96 %), des sédatifs (96 %), des stimulants (93 %) ou des hallucinogènes ou dissociatifs (drogues caractérisées par la dissociation) [90 %]. »
Seuls 5 % des consommateurs de cannabis ont signalé avoir eu besoin d’aide professionnelle pour leur consommation, tandis que 46 % ont déclaré que l’usage de cannabis avait contribué à réduire leur recours à d’autres médicaments.