Selon Statistique Canada, il existe un écart entre les résultats des femmes et des filles en matière de santé mentale et ceux des hommes et des garçons, et cet écart s’est creusé pendant la pandémie.
En particulier, les jeunes filles et les femmes vulnérables issues de milieux divers étaient les plus susceptibles de déclarer avoir une mauvaise santé mentale, les inégalités en matière de santé mentale ayant pu s’intensifier au cours de la pandémie.
Lors des enquêtes menées avant et pendant la pandémie, 12 % des femmes et des filles ont déclaré avoir une mauvaise santé mentale en 2020, contre seulement 9 % des hommes et des garçons qui ont déclaré la même chose. En 2019, ces chiffres étaient plus bas, avec 9 % des femmes et des filles et 7 % des hommes et des garçons qui ont déclaré avoir une mauvaise santé mentale. Les sentiments de 64 880 personnes ont été rapportés dans l’échantillon de 2019, tandis que 27 246 ont participé à l’enquête à l’automne 2020, détaille l’organisme.
Les analystes de Statistique Canada notent dans ces rapports — Rapports sur la santé, juillet 2024, et Santé mentale des femmes et des filles de divers milieux, au Canada, avant et pendant la pandémie de COVID-19 : analyse intersectionnelle — qu’en 2020, environ 16 % des femmes et des filles sondées présentaient trois caractéristiques vulnérables ou plus. « Le nombre et le type d’intersections de caractéristiques socioéconomiques particulières ont également eu une incidence sur les résultats en matière de santé mentale », écrivent-ils.
« Au cours de la pandémie, les femmes et les filles ayant les caractéristiques suivantes étaient plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée, comparativement aux femmes et aux filles sans intersection : celles ayant une incapacité (7,8 fois), ou celles étant lesbiennes, gaies, ou bisexuelles ou ayant une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle (5,6) ; ou celles étant autochtones (3,6). »
Défis socio-économiques et sanitaires
Les résultats, ajoutent-ils, sont cohérents avec des recherches antérieures suggérant que divers défis socio-économiques et sanitaires préexistants auxquels les femmes sont confrontées exacerbent la mauvaise santé mentale. « Ces résultats suggèrent que la pandémie a eu un impact significatif sur les femmes et les filles, particulièrement celles issues de milieux divers et les plus vulnérables. »
Ils affirment qu’il est essentiel de tenir compte des intersections de certaines caractéristiques des femmes et des filles pour mieux comprendre les résultats en matière de santé mentale des femmes et des filles. « Cette approche est importante non seulement pour cerner les groupes de femmes qui sont plus susceptibles d’éprouver des problèmes de santé mentale, mais surtout pour comprendre les interrelations particulières entre les diverses caractéristiques pertinentes pour les résultats en matière de santé mentale », concluent-ils.