Le gouvernement du Canada et Santé Canada ont publié le 26 juillet un nouveau rapport du comité consultatif sur l’utilisation appropriée des médicaments du Bureau de transition vers une Agence canadienne des médicaments

« Ces recommandations serviront de base à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie pancanadienne pour l’utilisation appropriée des médicaments sur ordonnance. Les médicaments sont conçus pour améliorer la santé des patients, cependant la prescription et l’utilisation inappropriée de médicaments sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur les patients et d’entraîner des coûts considérables pour le système de soins de santé », indique l’annonce concernant la publication du nouveau rapport. 

Dans le rapport intitulé Une voie vers l’amélioration de l’appropriation des médicaments au Canada : un rapport final du comité consultatif sur l’utilisation appropriée des médicaments 2024, les auteurs indiquent que de nombreux partenaires doivent faire partie de la solution. L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) fait d’ailleurs partie des partenaires consultés lors de l’élaboration du rapport. 

Un thème clé 

Les auteurs du rapport affirment que l’un des thèmes clés qui s’est dégagé des consultations intermédiaires est que l’utilisation appropriée est une mission importante. Ils notent que ce qui est approprié pour une personne peut ne pas l’être pour la suivante, d’où l’importance de définir cette notion.

Parmi les recommandations du rapport, l’agence des médicaments est également encouragée à établir un réseau de partenaires clés et à indiquer les mesures qu’elle prendra pour soutenir et compléter les efforts des partenaires. Elle est également encouragée à mener une campagne nationale de sensibilisation et à la réaliser avec ses partenaires.

Pour ce qui est des conséquences, on estime qu’au Canada, 55 % des adultes et 23 % des enfants et des adolescents consomment au moins un médicament sur ordonnance au cours d’une période d’un mois. Environ 1,9 million de personnes âgées utilisent régulièrement au moins un médicament prescrit de manière inadéquate, ce qui représente un coût économique de 419 millions de dollars par an, et de plus de 1,4 milliard de dollars si l’on tient compte du coût des visites à l’hôpital et des autres inconvénients.

Polypharmacie 

« L’utilisation de cinq médicaments quotidiens ou plus (polypharmacie) chez les personnes âgées est associée à des interactions médicamenteuses potentiellement indésirables et à des effets connexes sur la santé. La polypharmacie est également associée à un risque plus important de chute », peut-on lire dans le rapport.

Les auteurs du rapport attirent également l’attention sur la surconsommation potentielle de médicaments contre le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), la sous-utilisation possible des statines contre les maladies cardiovasculaires et l’utilisation inappropriée d’antidépresseurs pour traiter les troubles liés à l’usage de l’alcool. Ils s’intéressent aussi à l’utilisation de traitements non médicamenteux, complémentaires, alternatifs et traditionnels.

« Une utilisation appropriée ne constitue pas une mesure de réduction des coûts », précisent par ailleurs les auteurs. « La priorité est d’aider les gens à atteindre les meilleurs résultats possibles en matière de santé. Tous les gains au-delà de cela, comme les économies de ressources et de coûts financiers, ne sont que des avantages connexes », concluent-ils.