Malgré une prise de conscience croissante chez les particuliers et les décideurs à travers le monde quant aux avantages d’une meilleure protection par l’assurance, ainsi que des efforts pour augmenter leur couverture, l’écart de protection global — c’est-à-dire la portion des ressources d’une entité qui reste non assurée et non protégée — a atteint un nouveau sommet de 1,83 billion de dollars américains.  

C’est ce que dit un nouveau rapport sigma de l’Institut Swiss Re, intitulé Resilience Index 2024 : encouraging resilience gains, but more is needed

« La résilience en assurance a soit augmenté, soit est restée stable pour les quatre risques que nous suivons : les cultures, les catastrophes naturelles, la santé et la mortalité », écrivent les chercheurs de l’institut. « Une résilience accrue en assurance est associée à des résultats économiques positifs pour un pays. » 

Mortalité 

Le rapport indique que l’écart de protection global a néanmoins augmenté de 3,6 % par an, une tendance à peu près conforme à la croissance nominale du PIB. L’écart de protection pour les catastrophes naturelles s’élevait à 385 milliards de dollars américains, en hausse de 5,2 % d’une année à l’autre. L’écart de protection en matière de mortalité est resté stable, à 414 milliards de dollars américains. 

Le rapport souligne également que l’incertitude devrait rester élevée dans les années à venir en raison de tendances structurelles touchant la plupart des pays. « Cela revêt une grande importance pour l’industrie de l’assurance », affirment ses auteurs.  

« Les recherches académiques ont montré qu’une plus grande incertitude économique peut entraîner une augmentation des volumes de primes en assurance de dommages, particulièrement à long terme, alors que les ménages et les entreprises réagissent avec une conscience accrue des risques. » 

Catastrophes naturelles 

Cependant, les chercheurs estiment qu’environ 42 % des risques globaux restent non protégés ou non assurés parmi les quatre risques mesurés. La résilience mondiale aux catastrophes naturelles est particulièrement faible, avec 74 % des expositions non couvertes par l’assurance. Dans les marchés émergents en particulier, le rapport note que certaines régions restent entièrement non protégées contre les risques de catastrophes naturelles. 

Dans un classement de 31 pays, l’Institut a placé le Canada au quatrième rang en 2023, une position qu’il devrait conserver dans le classement 2024. Le pays a grimpé de six places par rapport à la 10e position dans la liste de 2022, classée selon différentes mesures de résilience. 

Si le Canada a obtenu de meilleures notes pour sa politique monétaire et sa résilience budgétaire, les mesures d’inégalité des revenus, les émissions de CO2, la pénétration de l’assurance et l’industrie bancaire du pays, il a cependant reculé dans d’autres domaines, obtenant des scores plus faibles en matière de développement des marchés financiers, de capital humain et de complexité économique.