Desjardins Assurances a amassé 35 millions de dollars (M$) en nouvelles affaires grâce à son réseau d’agents autonomes lancé en 2012. La coopérative compte contribuer davantage à sa croissance pour lui permettre d’atteindre son plein potentiel.
Alain Hade, vice-président principal, révèle par ailleurs que le réseau des agents autonomes est allé chercher 10 % des nouvelles affaires de Desjardins au cours des dernières années. « On voulait redynamiser le marché et ça y a contribué. »
Au sein même du Mouvement Desjardins, il y avait des sceptiques, étant donné que Desjardins était présent partout au Québec via ses caisses populaires. Qu’est-ce que des agents autonomes pouvaient apporter de plus ?
« Avec ce réseau, on cherchait à accentuer notre présence à Montréal et tout particulièrement dans l’Ouest-De-L’Île. Ça n’a pas fonctionné. Mais nos agents autonomes sont allés chercher des clients là où ils étaient », dit M. Hade.
Desjardins Assurances compte 15 agences autonomes, qui emploient eux-mêmes 35 agents. « On ne s’attendait pas à ce qu’ils embauchent des gens aussi rapidement. On croyait que ça irait dans un autre sens, qu’ils démarcheraient des gens sur le terrain », confie M. Hade.
Un des symboles de ce succès est le cabinet Tango Assurance, établi à Lévis, mais qui a des clients à travers tout le Québec. Stéphanie Landry fut l’une des premières agentes autonomes à se lancer en juin 2013. Partie de zéro, elle compte un volume de primes de 11 M$, accumulé uniquement en assurance des particuliers. L’entreprise compte 31 employés, dont 13 agents. Elle cherche à embaucher de nouveau.
Quel est le secret de son succès ? Le travail acharné, a-t-elle affirmé en entrevue au Journal de l’assurance. Elle a aussi su monter des partenariats avec des concessionnaires automobiles et aller chercher des clients sur le Web.
Elle en est aussi rendue au point où elle ne fait plus de vente. Mme Landry se consacre entièrement à la gestion de son cabinet. Elle souligne qu’une autre clé de son succès a été de bien s’entourer. La tâche la plus difficile : déléguer.
M. Hade croit toutefois que le succès atteint aujourd’hui par ses agents autonomes n’est que la pointe de l’iceberg. Il croit que ce réseau peut faire encore mieux. Et il aura un modèle pour s’inspirer, soit celui de State Farm, acquis par Desjardins il y a deux ans.
« Nous avons plus été en mode accompagnement jusqu’à maintenant. On apprend à travailler avec ce réseau. En Ontario, on ne parle pas des mêmes proportions, car State Farm avait deux milliards de dollars de primes. On pourra tirer profit de cette expérience au Québec, car nous avons un peu laissé ce réseau à lui-même », dit M. Hade.
M. Hade croit que ce réseau peut générer entre 15 M$ et 20 M$ par année. « Il faudra bien se structurer pour le faire », dit-il.