Une nouvelle étude menée par un économiste spécialisé dans le secteur pharmaceutique conclut que des médicaments mis au point il y a plusieurs décennies ont considérablement réduit le taux de mortalité au Canada et permis une diminution du recours aux services hospitaliers.
Dans son étude, Frank R. Lichtenberg, professeur à l’Université Columbia et membre associé au National Bureau of Economic Research des États-Unis, s’est penché sur les effets des nouveaux médicaments approuvés par les autorités réglementaires dans les décennies passées, afin de déterminer s’ils avaient eu une incidence sur le taux de mortalité ou l’utilisation des services hospitaliers au Canada entre 2000 et 2022.
L’étude, financée par Médicaments novateurs Canada — l’association nationale représentant les entreprises pharmaceutiques axées sur la recherche —, a été publiée dans Canadian Health Policy, une revue du Canadian Health Policy Institute (CHPI), un groupe de réflexion indépendant.
« Les estimations indiquent qu’en l’absence d’approbations de médicaments entre 1974 et 1995, le nombre d’années de vie perdues avant l’âge de 75 ans aurait été 49 % plus élevé en 2022 », affirme M. Lichtenberg dans son étude. Il conclut que les médicaments approuvés entre 1974 et 1995 ont permis de réduire le nombre d’années de vie perdues avant 75 ans de 847 000 en 2022.
Utilisation et coûts des services hospitaliers
Dans une analyse distincte portant sur l’utilisation des services hospitaliers, M. Lichtenberg estime que sans les approbations de médicaments entre 1970 et 1991, le nombre total de jours d’hospitalisation « aurait été de 55 % plus élevé en 2022 », tout comme les dépenses hospitalières.
Avec des dépenses nationales en soins hospitaliers atteignant 143 milliards de dollars canadiens ($ CA) en 2022, cette réduction de l’utilisation des hôpitaux signifie que des coûts importants ont été évités pour les contribuables canadiens grâce à ces nouveaux médicaments, souligne le CHPI dans un communiqué publié le 11 août au sujet de l’étude.
M. Lichtenberg y précise l’ampleur de ces économies : « L’innovation pharmaceutique survenue au cours des années précédentes a permis d’éviter 14,2 millions de journées d’hospitalisation qui auraient autrement été nécessaires. La réduction estimée des dépenses hospitalières en 2022 attribuable à l’innovation médicamenteuse entre 1970 et 1991 s’élève à 78,7 milliards $ CA — soit deux fois plus que les dépenses nationales de 2022 pour l’ensemble des médicaments prescrits et les coûts liés à leur chaîne d’approvisionnement, qui totalisaient 37,4 milliards $ CA. »
Dans son étude, il précise que ces estimations « pourraient être prudentes, car les modèles ne tiennent pas pleinement compte des effets sur la santé des vaccins contre la COVID-19 ».