En acquérant le cabinet d’Alain Du Sault, Jean-Pierre Tardif a fait grimper le volume de primes de son entreprise à 42 millions de dollars (M$).

M. Tardif avait confié au Journal de l’assurance à la fin de 2015 qu’Assurancia Groupe Tardif réaliserait une acquisition au quatrième trimestre de 2016. Celle-ci a finalement eu lieu au premier trimestre de 2017, le temps de régler certains aspects liés au financement de celle-ci. En entrevue au Journal de l’assurance, il a affirmé que c’est l’une des transactions dont il est le plus fier.

« Alain et moi nous connaissons depuis longtemps. Nous avons toujours eu des atomes crochus. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour son cabinet, ActiPrima Assurances et services financiers. C’est un cabinet qui ne faisait pas de vagues, mais qui affichait une croissance année après année. Ça faisait longtemps qu’on se courtisait, au point tel que le scénario de départ était de fusionner nos entreprises. Alain a finalement décidé d’opter pour une vente. Ça me convenait aussi », dit-il.

Présence accrue dans Chaudières-Appalaches

Pour M. Tardif, un des avantages de cette transaction est qu’elle consolide sa présence dans la région de Chaudière-Appalaches, et tout particulièrement en Beauce. ActiPrima était établi à St-Georges-de-Beauce. Assurancia y avait une succursale, avec un moindre volume. Le siège social d’Assurancia Groupe Tardif est établi à Thetford Mines.

La transaction fait passer le volume d’Assurancia Groupe Tardif à 42 M$, répartis à 60 % en assurance des particuliers et 40 % en assurance des entreprises. ActiPrima avait un volume de primes d’environ 7 M$, répartis également entre les deux segments d’affaires. « On recherche souvent des cabinets qui ont une plus forte présence en assurance des particuliers. Ça sécurise le volume lors des renouvellements », dit M. Tardif. Assurancia Groupe Tardif comptera 90 employés, dont environ 70 certifiés.

L’intégration d’ActiPrima est amorcée au sein d’Assurancia Groupe Tardif. Celle-ci devrait être facilitée par le fait que les deux cabinets utilisaient le même système de gestion de courtage (BMS), soit celui d’Applied Systems. Un des principaux défis sera d’uniformiser leurs codes sources, dit M. Tardif.

Ce dernier dit aussi aller chercher de nombreux talents au sein d’ActiPrima, car plusieurs des courtiers qui y travaillent y ont de l’expertise. Il cite en outre Daniel Beaudouin, qui est un producteur très important au sein du cabinet, ayant aussi une vaste expérience en assurance. M. Tardif souligne que ce n’est pas le seul au sein de ce cabinet et que des jeunes se développent bien.

Acquisitions dans le collimateur

Est-ce qu’Assurancia Groupe Tardif s’apprête à réaliser d’autres acquisitions ? « Il y a des pains dans le four », dit M. Tardif, qui a travaillé à la Boulangerie St-Méthode dans sa jeunesse. Il précise toutefois que ces projets sont pour le moment embryonnaires.

« Lorsque tu réalises une acquisition, il y a des synergies à aller chercher, que ce soit au niveau des finances ou des ressources humaines, entre autres. Réaliser des acquisitions, c’est dans notre ADN. On en fait depuis 2003. Quand tu en fais une, c’est important d’impliquer le vendeur avant, pendant et après. S’il n’est pas content, il va le dire. Ça ne te fera pas une belle réputation. Il ne faut pas faire de promesses qu’on ne peut tenir. Il vaut mieux livrer plus que promis. »

Objectifs futurs

Quant à ses objectifs de développement, M. Tardif dit qu’il aimerait atteindre un volume de 100 M$, ce qui ferait en sorte qu’il aurait entre 180 et 200 employés. Il précise toutefois que ce ne sont pas les chiffres qui sont les plus importants. Il veut avant tout aller chercher des expertises, avant même des territoires.

« L’acquisition d’un volume d’un million de dollars, dans un cabinet de quatre employés, peut être très payante si tu ne gardes qu’un employé et demi. Toutefois, ce n’est pas ce genre d’acquisition qui va te donner de la croissance. C’est en allant chercher des expertises que la croissance viendra », dit-il.

À cet effet, il donne en exemple le marché de l’assurance agricole, où ActiPrima est un chef de file, ayant près de 800 000 $ de primes dans ce segment. « On y a maintenant sept personnes qui y sont dédiées. Ce marché est devenu une religion pour nous. Une des acquisitions que l’on cible en ce moment est un cabinet qui a des plans de groupe. On pourrait partir un tel programme nous-mêmes, mais ça demanderait un travail colossal. En achetant, tu gagnes cette expertise », dit-il.