Quelque 70 % des Canadiens disent n’avoir jamais été sollicités par un courtier ou un agent d’assurance. Pourtant, ils sont tout aussi nombreux à être familiarisés avec les produits d’assurance et à les considérer comme importants.

Ce constat découle d’un sondage mené en mars 2016 par la firme Ipsos, pour le compte de Munich Re Canada. Cedric Thibault, directeur en développement des affaires, réassurance individuelle, en a dévoilé les résultats au Congrès de l’assurance et de l’investissement. Le réassureur a mené ce sondage pour prendre le pouls des clients canadiens sur l’importance qu’ils accordent à l’assurance.

Ipsos a demandé aux personnes sondées dans quelle mesure ils connaissaient les produits d’assurance qui sont offerts au Canada. Pour l’assurance vie, 73 % des hommes et 66 % des femmes disent être familiarisés à ce produit. Pour l’assurance maladies graves, les chiffres chutent à 43 % pour les hommes et 33 % pour les femmes.

Dans quelle mesure est-il important de détenir les types de couvertures d’assurance suivantes ? Dans toutes les catégories de produits, les femmes accordent plus d’importance à les détenir que les hommes. Il y a un léger avantage pour les femmes, on ne parle que de quelques points d’écart chaque fois. « On voit que les femmes accordent plus d’importance à l’assurance, ce qui devrait inciter l’industrie à se préparer autrement dans son processus de vente », ajoute M. Thibault.

Toujours pour l’assurance maladies graves, 57 % des hommes et 59 % des femmes disent qu’il est important de s’assurer pour cela. Le produit n’est pas encore très répandu, souligne M. Thibault, mais il connait une croissance de 10 à 15 % par année et celle-ci se poursuivra si l’industrie fait les efforts pour expliquer le produit et le rendre accessible.

Les produits d’assurances sont-ils considérés comme étant indispensables, souhaitables ou aucunement nécessaires ? Si 49 % de tous les répondants jugent l’assurance vie indispensable, cette proportion grimpe à 60 % chez les 18-24 ans, et à 56 % pour les 25-35 ans, mais seulement à 46 % pour les 55 ans et plus.

La même tendance est observable pour les produits d’assurance de personnes - invalidité courte ou longue durée, soins longue durée, vie collective maladies graves. Ce n’est toutefois pas le cas pour l’assurance habitation et l’assurance voyage, où les répondants plus âgés accordent plus d’importance à ces couvertures que les plus jeunes.

Pour l’assurance maladies graves, le produit est aussi considéré par les plus jeunes comme étant un produit plus important, mais la proportion de gens qui trouvent le produit indispensable est plus faible (18 % en général, 29 % chez les 18-24 ans, 25 % chez les 25-35 ans).

Quant à savoir si l’assurance vie est un investissement valable, 45 % des répondants ont répondu que oui. C’est le score le plus élevé au pays. La Colombie-Britannique est au dernier rang, à 29 %.

Les facteurs de souscription les plus importants

La firme de sondage a ensuite soumis une quinzaine de facteurs qui peuvent influencer la souscription d’assurance vie, en demandant aux répondants de les classer par ordre d’importance. On a ensuite additionné les résultats en compilant les facteurs cités en première, deuxième ou troisième place. Tout le processus de vente a ainsi été analysé.

À 49 %, le montant des primes arrive parmi les trois premiers facteurs de souscription, ce qui n’est guère surprenant, selon Cedric Thibault. « Mais ça veut dire aussi que pour 51 % des répondants, la prime ne fait pas partie des trois facteurs les plus déterminants lorsque vient le temps de souscrire l’assurance », dit-il.

La stabilité de la prime garantie à vie (34 %) est le deuxième facteur le plus souvent cité parmi les trois premiers. M. Thibault rappelle qu’il s’agit là d’une particularité du marché nord-américain, car les primes garanties à vie sont moins répandues ailleurs dans le monde.

Suivent les détails de la couverture (31 %), la réputation de la compagnie d’assurance (29 %), le fait que la couverture soit en vigueur la vie durant (23 %), la relation avec l’agent ou le courtier (20 %), les conseils du planificateur financier (18 %) et la rapidité à obtenir une couverture pratique (18 %).

M. Thibault jumelle ce résultat sur le processus d’émission rapide de la police à l’autre facteur concernant l’absence de sélection des risques ou d’examen médical (13 %), qui arrive seulement en 12e position, pour conclure que « la clientèle ne semble pas si préoccupée que cela par les délais ».

Fidélité et sources d’information

Les consommateurs préfèrent-ils rassembler tous leurs produits d’assurance auprès de la même compagnie, ou magasiner et utiliser les services de plusieurs assureurs ? Deux personnes sur trois préfèrent recourir aux services du même assureur pour tous leurs produits. En matière de consommation de produits d’assurance, les femmes semblent accorder plus d’importance à la fidélité envers le même fournisseur (70 %) que les hommes (62 %).

Par ailleurs, 30 % des répondants disent avoir déjà été sollicités par un agent ou un courtier. Si l’on compare le résultat par tranche d’âge, ça chute à 25 % pour les 25-35 ans. « On a vu plus tôt que les clients de cette tranche d’âge accordent plus d’importance que la moyenne à l’assurance, et c’est la catégorie que l’on semble moins solliciter », dit M. Thibault.

La firme de sondage a aussi posé des questions sur les sources d’information utilisées pour chercher de l’information au sujet de différents types d’assurance. Les répondants pouvaient cocher plus d’une source. Pour l’assurance vie, près de la moitié des répondants, soit 48 %, ont dit que l’agent ou le courtier en personne est une bonne source d’information. « Si l’on combine cela avec le courtier ou l’agent au téléphone, à 19 %, ce sont plus de 60 % des gens qui considèrent les conseillers comme étant la source d’information principale pour l’assurance vie », précise M. Thibault.

Quelque 33 % des répondants affirment chercher de l’information sur Internet par l’entremise d’un ordinateur, tandis que 7 % surfent sur la toile par l’entremise de leur téléphone cellulaire. Les répondants plus jeunes sont plus nombreux à mener ces recherches d’informations sur l’assurance vie sur Internet, tous moyens confondus : 61 % chez les 18-24 ans, 48 % chez les 25-35 ans.

Si l’on additionne à ce résultat les gens qui s’informent auprès de leurs amis ou de leur famille, à 21 % pour l’ensemble des répondants, l’influence des médias sociaux n’est pas négligeable, dit M. Thibault. « La présence en ligne et sur les médias sociaux, pour la prochaine génération de consommateurs, est très importante. C’est une façon de joindre la clientèle et de l’informer. Il y a là une prise de conscience collective à faire, sur la nécessité d’être plus présent sur ces plateformes. »


Méthodologie du sondage d’Ipsos pour Munich Re

Quelque 2 002 répondants d’âge adulte ont pris en moyenne une vingtaine de minutes à la trentaine de questions, entre le 2 et le 9 mars 2016. La seule condition imposée à Ipsos dans la confection de l’échantillon était d’y inclure 500 personnes âgées entre 25 et 35 ans. Les résultats sont considérés comme étant précis jusqu’à 2,5 points de pourcentage dans l’échantillon total, et à 5 points chez les 25-35 ans. Ces résultats auraient été similaires 19 fois sur 20 à ceux obtenus par une enquête menée auprès de tous les Canadiens adultes.