Dans son budget 2019, le gouvernement fédéral a décidé d’adopter les recommandations du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments et créera notamment l’Agence canadienne des médicaments.
Cette mesure et les deux autres qui l’accompagnent « représentent d’importantes premières étapes à l’obtention d’un régime qui aide tous les Canadiens à obtenir les médicaments sur ordonnance dont ils ont besoin », soutient le ministère des Finances du Canada.
Chargée de la négociation des prix
L’agence sera notamment chargée d’évaluer l’efficacité des nouveaux médicaments, de négocier le prix des médicaments pour le compte des régimes d’assurance médicaments canadiens et de recommander les médicaments qui représentent la meilleure optimisation des ressources pour les Canadiens, en plus de déterminer les médicaments qui constitueraient la base d’un formulaire national futur, précise le ministère.
Ainsi, le gouvernement propose que Santé Canada reçoive 35 millions de dollars (M$) sur quatre ans dès 2019-2020 pour mettre sur pied un Bureau de transition « dans le but de soutenir la conception de [la vision de l’Agence canadienne des médicaments] ».
Stratégie nationale pour les médicaments couteux
Le budget 2019 prévoit également un investissement d’un milliard de dollars sur deux ans à compter de 2022-2023 et jusqu’à 500 M$ les années suivantes pour permettre aux Canadiens atteints d’une maladie rare à accéder aux médicaments couteux dont ils ont besoin.
L’investissement permettrait de créer une stratégie nationale sur les médicaments pour traiter les maladies rares à cout élevé qui collecterait et évaluerait des données sur ces médicaments, améliorerait la cohérence de la prise de décision et l’accès. Cela permettrait aussi de négocier les prix avec les fabricants de médicaments et de garantir que les traitements efficaces parviennent aux patients.
Finalement, le ministère des Finances propose de créer un formulaire national pour les médicaments d’ordonnance. Cette liste, « fondée sur des données probantes et exhaustive », « offrirait le fondement d’une approche uniforme en matière d’inscription au formulaire et d’accès des patients partout au pays ».
« Des mesures budgétaires judicieuses »
De son côté, l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) juge « judicieuses » les mesures budgétaires concernant le régime national d’assurance médicaments et se dit satisfaite de l’orientation décrite dans le budget.
L’association salue la création de l’agence et croit que l’élaboration d’un formulaire national constitue une « étape importante pour garantir un niveau de protection plus uniforme ». Elle accueille aussi favorablement le financement des médicaments couteux pour le traitement des maladies rares.
« Notre industrie a exhorté le gouvernement fédéral à adopter une optique raisonnable en matière d’assurance médicaments, permettant aux assureurs publics et privés de travailler ensemble et de répondre aux principales attentes des Canadiens, à savoir un accès étendu à tous ceux qui en ont besoin et une hausse sous contrôle du cout des médicaments, tout en protégeant les régimes au travail dont bénéficie actuellement la vaste majorité », a commenté Stephen Frank, président et chef de la direction de l’ACCAP.
L’ACCAP cite les résultats d’une étude d’Abacus Data, menée ce mois-ci, qui indiquent que « plus de 80 % des Canadiens veulent que les gouvernements consacrent l’argent des contribuables à une solution permettant de couvrir les médicaments sur ordonnance de ceux qui en ont besoin, et non pas de ceux qui sont déjà couverts par un régime d’employeur ». L’étude démontrerait aussi que 94 % des personnes sondées sont en faveur d’un système d’assurance médicaments combinant les couvertures publiques et privées et maintenant les régimes d’assurance collective.
Le cout des médicaments : un fardeau constant | ||
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