Le Conseil consultatif sur la mise en œuvre du régime national d’assurance-médicaments a présenté son rapport provisoire au gouvernement fédéral. L’une des trois recommandations initiales du Conseil est de créer une agence nationale du médicament chargée de superviser l’assurance médicaments.

Présidé par le Dr Eric Hoskins, le Conseil a également recommandé d’élaborer une liste complète de médicaments prescrits, fondée sur des données factuelles (un formulaire national) afin d’harmoniser la couverture au Canada. La troisième recommandation initiale du Conseil consiste à investir dans les données relatives aux médicaments d’ordonnance et dans les systèmes informatiques.

Défi de prix

Depuis son lancement en juin 2018, le Conseil a mené de nombreuses consultations auprès des Canadiens, au cours desquelles il a identifié trois défis majeurs auxquels le Canada est confronté en ce qui concerne la couverture des médicaments d’ordonnance. Un des problèmes est que trop de Canadiens ne peuvent pas se payer les médicaments d’ordonnance dont ils ont besoin.

« Même les gens qui ont une assurance pour les médicaments d’ordonnance peuvent devoir engager des dépenses importantes et souvent prohibitives en raison des franchises, des quoteparts et des plafonds annuels ou viagers », écrivent les auteurs.

Il y est aussi noté qu’une analyse de l’édition 2016 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes révèle qu’environ un million de Canadiens doivent choisir entre de la nourriture et de la chaleur ou une ordonnance nécessaire.

Couverture inégale d’une juridiction à l’autre

Le deuxième défi majeur identifié par le Conseil est que l’accès à la couverture des médicaments d’ordonnance est incohérente d’une juridiction à l’autre et d’une population à l’autre.

« La majorité des Canadiens ont accès à une certaine forme d’assurance pour les médicaments d’ordonnance grâce à une mosaïque de plus de 100 régimes d’assurance publics et de 100 000 régimes privés au Canada. Toutefois, l’admissibilité des patients et l’étendue de la couverture varient considérablement selon des facteurs comme l’âge, le revenu, l’employeur, le lieu de résidence, le trouble de santé et le médicament prescrit », indique le rapport.

Dépenses en médicaments insoutenables

Le troisième défi est que les dépenses du Canada en médicaments d’ordonnance sont insoutenables, souligne aussi le rapport. « Les dépenses en médicaments d’ordonnance au Canada ont augmenté considérablement au cours des dernières décennies, passant de 2,6 milliards de dollars en 1985 à 34 milliards de dollars en 2018 ; on s’attend à ce qu’elles dépassent les 50 milliards de dollars d’ici 2028. »

La hausse des prix des médicaments et l’utilisation accrue de nouveaux médicaments à cout élevé font partie de ce défi. « Le message de presque tous les fournisseurs de régimes d’assurance-médicaments publics et privés était le même : les couts augmentent à un rythme insoutenable. Sans réforme, le système sera bientôt au point de rupture », note le rapport.

Rapport final dû ce printemps

Dans une déclaration, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il examinerait ces recommandations initiales en attendant le rapport final du Conseil, prévu pour le printemps prochain.

« Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre payer pour leurs médicaments ou mettre du pain sur la table. Notre gouvernement s’est engagé à explorer un régime national d’assurance-médicaments qui n’abandonne aucun Canadien. J’aimerais remercier le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments pour le travail qu’il a accompli jusqu’à maintenant et j’ai hâte de recevoir son rapport final », a déclaré la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor.