RSA craint que la diminution de la pêche commerciale au Canada ait un impact sur les assureurs du pays. C’est ce qu’affirme l’assureur dans un rapport sur les risques émergents des changements climatiques sur les milieux marins, publié conjointement avec le World Wildlife Fund (WWF).

Les deux organisations font remarquer que le secteur de la pêche canadien est sous forte pression, autant sur le plan réglementaire que financier. La mise en place des quotas de pêche au cours des 20 dernières années a eu un impact. Toutefois, les stocks de poissons continuent à diminuer pour des raisons inconnues.

Les changements climatiques sont toutefois pointés du doigt. Les températures en hausse dans les océans font en sorte que les écosystèmes marins se transforment et modifient la chaine alimentaire. L’embargo sur les produits du phoque en Europe est aussi une cause possible. Vu cet embargo, on retrouve deux fois plus de phoques dans l’océan Atlantique qu’il y a 40 ans et ces animaux sont les principaux prédateurs de poisson.

RSA et le WWF craignent que cette baisse des bancs de poisson ait un impact non négligeable sur l’industrie de l’assurance canadienne. « D’un point de vue d’assurance, le déclin des stocks de poisson place une pression financière sérieuse sur l’industrie. Ainsi, certains pêcheurs ne font pas l’entretien nécessaire sur leurs bateaux ou choisissent d’économiser en n’achetant pas de couverture d’assurance. Cela créé donc un cercle vicieux et accroit la pression sur les gouvernements, qui doivent pallier cette perte de revenus », explique Kevan Gielty, président de Coast Underwriters, une filiale de RSA Canada.

L’assureur et le WWF ont signé un partenariat stratégique de trois ans. Ils ont ainsi créé un réseau d’aires marines protégées pour sauvegarder des milieux importants sur le plan biologique et pour rendre ces écosystèmes plus résilients face aux changements climatiques. RSA et le WWF espèrent aussi que ces aires protégées contribueront à faire augmenter les stocks de poisons au Canada.

Par ailleurs, RSA et le WWF collaborent à un autre niveau. Les deux organisations travaillent à réaliser une étude en région polaire visant à déterminer quels écosystèmes arctiques résisteront le plus longtemps aux changements climatiques. Elles présenteront ensuite leurs conclusions à Ottawa en octobre prochain devant des scientifiques du monde entier.