Le bénéfice net de Desjardins Sécurité financière (DSF) est passé de 216,7 millions de dollars (M$) à 34,5 M$ entre 2007 et 2008, une chute de 84,1 %. L'effondrement des revenus de placements et de la valeur des actifs ont particulièrement affecté la rentabilité de DSF en 2008 mais l'assureur est tout de même parvenu à croître dans plusieurs de ses marchés.Pour expliquer cette chute du bénéfice net et un avoir des actionnaires qui passe de 27,5% en 2007 à 5,9% en 2008 chez DSF, son président et chef de l'exploitation Richard Fortier se tourne vers la conjoncture économique défavorable de 2008. « La chute de la valeur marchande de nos actifs, en raison de la variation des taux d'intérêts sur obligations, a particulièrement affecté ces indicateurs », a-t-il confié au Journal de l'assurance.

« N'eût été de l'impact des revenus de placement, nos autres résultats d'exploitation nous auraient permis de terminer 2008 avec un gain sur 2007 », ajoute M. Fortier. Dans son rapport annuel, DSF explique que sans la crise financière, son bénéfice net aurait été de 190,6 M$ en 2008.

Pour l'heure, DSF demeure concentrée sur son plan d'affaires. « Notre plan de croissance accéléré n'a pas encore donné tous ses fruits. Nous continuons. Ces quatre dernières années, la croissance des dépenses a été de 2% à 3% inférieure à nos gains de productivité. »

DSF peut aussi se consoler avec la croissance qu'elle a réussi à produire dans plusieurs de ses créneaux. Les primes nettes ont dans leur ensemble augmenté de 11,4%, pour s'établir à 2,868 milliards de dollars (G$) en 2008.

La croissance des primes a été vigoureuse hors-Québec alors que DSF a connu une hausse en ce sens de 17,0% à l'extérieur du Québec contre 6,4% au Québec. « Nous avons accru notre taux de présence hors-Québec. Plus de 33% de nos revenus proviennent maintenant d'ailleurs qu'au Québec», a précisé M. Fortier.

Si les ventes d'assurance individuelle ont connu une croissance modeste de 5%, il en est tout autre de la croissance des ventes d'épargne individuelle, qui ont grimpé de 71,7% en 2008 par rapport à 2007. Parmi les produits vedettes, le fonds à retraits garantis minimums Hélios a enregistré des ventes totales de 315,8 M$ en 2008, malgré les difficultés dans le secteur du placement, a révélé M. Fortier.

Les ventes d'épargne collective ont pour leur part crû de 19,0% durant cette période alors que le volume des primes administrées en assurance collective aux groupes et entreprises a augmenté de 4,7% par rapport à 2007.

Les deux principaux réseaux de distribution de Desjardins ont bien tiré leur épingle du jeu. La caissassurance des particuliers a connu une croissance de ses primes d'assurance de 20,7% en 2008 par rapport à 2007. « Nous nous étions fixés des objectifs de vente très agressifs pour ce réseau en 2008 et nous les avons dépassés », a commenté M. Fortier.

Le réseau SFL a, quant à lui, produit une croissance de 19,4% de ses ventes d'assurance vie et de 32,8% des produits d'épargne, entre 2007 et 2008. DSF a d'ailleurs démarré deux nouveaux centres SFL sur l'Île de Montréal en 2008. M. Fortier évite toutefois d'attribuer toute cette croissance à l'ouverture des deux centres. L'ensemble des centres SFL ont en fait réalisé une performance exceptionnelle à l'endroit du recrutement, a-t-il observé.

En 2009, DSF entend faire oublier la baisse du bénéfice essuyée un an plus tôt. Au premier trimestre cette année, Richard Fortier estime que l'assureur a déjà produit l'équivalent du bénéfice net total de 2008. « DSF vit une belle progression, encore plus hors-Québec. Notre rendement sur l'avoir de l'actionnaire se situe actuellement à 17,5% », révèle M. Fortier.