Selon un sondage mené par le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ), les deux tiers des courtiers estiment ne pas être suffisamment formés au marché de l’assurance pour copropriétés. Une large majorité d’entre eux pense même qu'ils devraient suivre une formation spécialisée dans ce secteur de marché. Pour corriger la situation, le RGCQ en appelle à la création d’un comité tripartite réunissant courtiers, assureurs et copropriétaires.
Alors que la question de l’assurance des condos fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, 723 syndicats de copropriétaires, 54 gestionnaires de copropriétés et 41 courtiers d’assurance ont été sondés dans le but de mieux apprécier les efforts à consentir, aussi bien en gestion de copropriété qu’en souscription d’assurance.
Outre le RGCQ, la firme de courtage en assurance de dommages Dale Parizeau Morris Mackenzie et le cabinet d’avocats et de notaires de Grandpré Joli-Cœur ont participé à la réalisation de ce sondage. L’un des enseignements principaux révélé par cette étude porte sur le manque d’expertise des courtiers en assurance de dommages dans ce segment de marché. Dans 63 % des cas, les courtiers estiment ne pas être suffisamment formés au marché de l’assurance pour copropriétés.
De plus, ils sont 70 % à penser que seuls les courtiers expérimentés devraient faire de l'assurance pour copropriétés. Une large majorité de courtiers (86 %) croient aussi qu'une formation spécialisée en copropriété devrait être suivie par les courtiers d'assurance. Ils sont même 90 % à plébisciter une telle formation pour les agents d'assurance.
De leur côté, une majorité (66 %) des syndicats de copropriétés affirment que leur courtier ne leur a pas demandé une copie de la déclaration de copropriété avant d’assurer le syndicat. Ils sont aussi 58 % à regretter que le courtier n’ait pas prodigué le moindre conseil pour limiter les sinistres.
Ce manquement dans la collecte des informations n’est pas démenti par les courtiers qui avouent, pour 55 % d’entre eux, ne pas discuter du droit de subrogation à l'encontre d'un copropriétaire responsable d'un sinistre lors de la souscription. Et qui admettent aussi avoir déjà constaté que certains syndicats n'avaient pas souscrit d'assurance responsabilité des administrateurs et des dirigeants (pour 73 % des répondants).
Selon l’étude du RGCQ, la demande de documentation pertinente et des recommandations adéquates réduiraient pourtant le ratio sinistres/primes. En somme, tant les syndicats de copropriétaires que les courtiers ou agents en assurance de dommages font partie de la solution.
L’une des pistes étudiée concernerait la création d’un comité de travail tripartite réunissant copropriétés, courtiers et assureurs. Il aurait comme objectifs d’outiller les courtiers afin de leur permettre une meilleure gestion des risques; de former les gestionnaires et les administrateurs de copropriété; d’éduquer et communiquer quant aux devoirs et obligations de chacune des parties, afin de réduire la sinistralité en copropriété.