Les cyberrisques se retrouvent parmi les plus grands risques qui guettent les assureurs dans les prochaines années. C’est le constat du rapport SONAR 2018 de Swiss Re qui examine les risques émergents auxquels est confronté le secteur l’assurance.
Selon le réassureur, certaines failles et vulnérabilités dans les disques durs et les logiciels peuvent rester indétectables pendant un long moment. Avec l’arrivée des nouvelles technologies, on prévoit que des problèmes pourraient refaire surface d’ici quelques années.
« Algorithmes biaisés »
Parmi les risques reliés aux nouvelles technologies, Swiss Re croit que certains seront reliés à des failles dans les algorithmes, de plus en plus utilisés par les entreprises.
« Les algorithmes sont souvent présentés comme étant objectifs et non biaisés par les humains. Toutefois, les applications algorithmiques ne sont pas infaillibles, puisqu’elles fondent leurs actions sur le jugement humain. Ce risque peut se traduire par une modélisation et une prévision défectueuses, ce qui présente un double risque pour l’assurance », indique le rapport.
Risques géopolitiques
L’évolution d’un monde multipolaire qui tend à déplacer le pouvoir vers l’Asie risque d’avoir une influence sur « la pertinence des institutions de gouvernance mondiale ». Ces changements géopolitiques créeraient des turbulences éventuelles sur les marchés financiers et pourraient menacer la capacité de gestion des entreprises mondiales, croit Swiss Re.
Le réassureur avance aussi que le protectionnisme national et la fragmentation règlementaire mettent en péril les avantages de la diversification internationale.
Retour de l’amiante
Ce ne sont pas tous les pays qui ont banni l’amiante. L’ONU estime que près d’un tiers des Européens sont exposés à l’amiante sur leur lieu de travail ou dans leur environnement quotidien. La réémergence de l’amiante a entrainé des pertes de 100 milliards de dollars américains.
Le rapport SONAR offre un aperçu des risques émergents qui pourraient avoir un impact significatif sur l’industrie de l’assurance et la société, selon les tendances actuelles. « Notre rapport ne sert pas à prévoir l’avenir ou à couvrir tous les risques émergents, mais plutôt à se préparer à des probabilités. Plus nous gagnerons en transparence et plus nous aurons le temps de nous adapter à ces risques », explique le chef des risques chez Swiss Re, Patrick Raaflaub.