Le nombre de tests de dépistage du cancer colorectal réalisés au Canada a augmenté en 2024, tandis que le dépistage du cancer du col de l’utérus a diminué, et que le nombre de mammographies est demeuré stable, selon un nouveau rapport de Statistique Canada

La publication, Tests de dépistage du cancer colorectal, du col de l’utérus et du sein (2024), examine l’évolution des taux de dépistage entre 2017 et 2024 dans les dix provinces canadiennes (excluant donc les trois territoires). 

Le cancer demeure la principale cause de décès au pays, rappelle Statistique Canada d’entrée de jeu. « Selon les projections, environ 2 Canadiens sur 5 seront atteints d’un cancer au cours de leur vie. Par conséquent, le dépistage du cancer est important pour la détection précoce de la maladie, et l’amélioration des résultats du traitement », écrivent les auteurs du rapport. 

Plus de tests de dépistage du cancer colorectal 

Selon Statistique Canada, davantage de personnes ont passé un test de dépistage du cancer colorectal, « le troisième type de cancer le plus courant au Canada », en 2024 qu’en 2017 

En 2024, 49% des personnes âgées de 50 à 74 ans ont dit avoir passé un test immunochimique de recherche de sang occulte dans les selles (ou analyse de selles) au cours des deux années précédentes ou une sigmoïdoscopie dans les dix dernières années. En 2017, cette proportion s’élevait à 43,4%. Au Québec, le taux est de 48,6% en 2024, contre 40,4% en 2017.

Le rapport précise que l’étude ne tient pas compte des personnes ayant subi une coloscopie, ce qui signifie que la proportion de Canadiens ayant été dépistés pourrait être sous-estimée. 

La proportion d’hommes et de femmes est similaire, respectivement 49,4% des Canadiens et 48,7% des Canadiennes ont passé une analyse de selles ou une sigmoïdoscopie, selon les données amassées pour 2024.

Notons que l’analyse de selles est la méthode de dépistage de loin la plus répandue, soit dans 97% des cas. Parmi les raisons évoquées pour ne pas avoir passé récemment ce test de dépistage, 31 % des répondants ont indiqué que leur professionnel de la santé ne jugeait pas cela nécessaire ou n’en a jamais parlé ; 26% des personnes interrogées ont estimé elles-mêmes que ce n’était pas nécessaire ; 23% ont dit avoir déjà passé un autre type de test (sigmoïdoscopie ou coloscopie) ; et 7 % ont mentionné ne pas avoir de professionnel de la santé attitré. 

Cancers féminins : un portrait variable 

« Le cancer du col de l’utérus se classe au quatrième rang des cancers les plus courants chez les femmes dans le monde », souligne le rapport de Statistique Canada. Chez les femmes âgées de 25 à 69 ans, 68,7% ont déclaré avoir passé un test Pap au cours des trois dernières années. Il s’agit d’une baisse par rapport aux 74 % rapportés en 2017. Au Québec, c’est le cas de 63,4% des répondantes en 2024, et 67,6% en 2017. 

Les raisons mentionnées par les Canadiennes pour ne pas avoir subi ce test incluent les cas où la répondante ne le jugeait pas nécessaire (26 %) ainsi que lorsque le professionnel de la santé ne l’a jamais proposé ou ne croyait pas que c’était nécessaire (25%). Le manque de temps a été cité comme obstacle par 13 % des répondantes, tout comme l’absence de professionnel de la santé attitré. Enfin, des sentiments de peur ou d'inconfort ont été nommés chez 11% des répondantes. 

Le virus du papillome humain (VPH) étant la principale cause du cancer du col de l’utérus, un test de dépistage du VPH – effectué à des intervalles plus grands que le test Pap – peut aussi être employé, nuance le rapport. « Au Canada, les tests de dépistage du VPH remplacent de plus en plus les tests Pap », soulignent d’ailleurs les auteurs. En 2024, 33 % des femmes âgées de 25 à 69 ans ont déclaré avoir passé un test de dépistage du VPH au cours de leur vie. Au Québec, cette proportion monte à 39%. 

Enfin, le cancer du sein est le type de cancer le plus courant chez les femmes au Canada. Le taux de mammographies chez les femmes âgées de 50 à 74 ans au cours des trois dernières années est resté relativement stable entre 2024 et 2017, autour de 78,5 %. Le Québec est légèrement au-dessus de la moyenne canadienne avec 79,4% en 2024, pourtant en légère baisse par rapport aux 80,9% de 2017. 

Parmi les raisons évoquées en 2024 pour ne pas avoir passé de mammographie, 32% des femmes ont jugé que ce n’était pas nécessaire, alors que 20 % ont indiqué que leur fournisseur de soins de santé ne pensait pas que c’était nécessaire ou ne leur en avait jamais parlé. De plus, 12 % des répondantes ont évoqué des sentiments de peur ou d’inconfort, un taux égal à celles qui ont dit ne pas avoir de professionnel de la santé attitré. 

Chez les femmes plus jeunes, âgées de 40 à 49 ans, le taux de mammographie demeure bas en 2024 (et même un peu plus bas qu’en 2017), avec 33,6% pour l'ensemble des provinces canadiennes et à peine 23,4% au Québec.