Un nouveau rapport de politique de santé publié par l’Institut C.D. Howe recommande une augmentation importante du nombre de praticiens infirmiers (PI) travaillant en soins primaires pour améliorer l’accès aux soins de santé pour les Canadiens. Les auteurs du rapport ajoutent toutefois que l’une des principales causes du dysfonctionnement des soins de santé est la réticence des gouvernements provinciaux à entreprendre des réformes institutionnelles, de peur de contrarier les groupes d’intérêt et les organisations de médecins.

Dans son document intitulé Addressing the Crisis in Access to Primary Care : A Targeted Approach, l’institut souligne en outre que la majorité des Canadiens interrogés dans le cadre d’études ont indiqué qu’ils avaient des difficultés à accéder aux soins de santé. « 60 % d’entre eux ont répondu qu’ils étaient confrontés à des difficultés chroniques ou à certains problèmes. » 

« Il n’y a pas qu’une seule explication du dysfonctionnement — la pandémie de COVID, le vieillissement de la population, l’insuffisance du financement public ou la diminution des heures de travail des médecins — qui soit satisfaisante », ajoutent les auteurs de l’étude. « Elles constituent collectivement une explication partielle. » 

En examinant les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ils indiquent que la satisfaction des Canadiens à l’égard de la disponibilité de soins de santé de qualité a chuté de façon spectaculaire entre 2019 et 2021. Les notes attribuées par les répondants canadiens à l’enquête Health at a Glance de l’organisation ont chuté de 22 points. 

« Depuis les réformes des années 1990, motivées par la nécessité de s’attaquer aux déficits budgétaires, la plupart des provinces hésitent à provoquer l’opposition de puissants groupes d’intérêts — notamment les organisations de médecins », écrit l’Institut C.D. Howe. Les auteurs examinent également les implications du changement générationnel dans la profession médicale, la diminution des heures travaillées par les médecins, ainsi que les options de réforme. 

Des résultats équivalents ou meilleurs pour les patients 

« Les infirmières praticiennes (IP) qui dispensent des soins primaires ambulatoires ont des résultats équivalents ou supérieurs à ceux des praticiens de référence et sont susceptibles de réduire les coûts », disent-ils. « Des comparaisons rigoureuses, menées pour comparer la qualité des services fournis par les infirmiers praticiens par rapport aux services fournis par les médecins, ont systématiquement conclu que les infirmiers praticiens fournissent des services aussi bons que ceux fournis par les médecins. »

Ils préconisent par ailleurs de promouvoir la création de cliniques de soins primaires multidisciplinaires. « Il y a de nombreuses réformes institutionnelles à envisager, mais deux d’entre elles sont impératives. La première est une expansion provinciale agressive des infirmiers praticiens », écrivent-ils. « La deuxième réforme suggérée est, comme en Ontario, la promotion active de la prestation de soins primaires par le biais de cliniques multidisciplinaires, qui intègrent des infirmières praticiennes parmi d’autres professionnels. »