Les personnes qui ont recours à un représentant en services financiers augmentent de 55 % à 60 % de leur épargne-retraite, selon des hypothèses formulées dans un rapport du Conference Board du Canada.

Le rapport a été financé par l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC), qui l’a publié le 25 juin. Il évalue l’incidence des conseils prodigués par les représentants en services financiers. Cette analyse porte sur l’épargne individuelle et les effets positifs qui en découlent sur l’économie canadienne.

L’IFIC explique que le Conference Board a recouru à deux hypothèses pour faire ses calculs. Dans un premier temps, il a analysé les répercussions de en fonction d’une comparaison hypothétique entre deux épargnants individuels, dont l’un a recours aux services d’un conseiller et l’autre non. Du côté de ceux qui ont choisi un conseiller, l’analyse se penchent sur deux cas, indique le rapport : un investisseur qui commence à épargner à 25 ans en 2020; et un investisseur qui commence à épargner à 35 ans en 2020.

Un rendement de 6 %

Dans le scénario qui lui a servi à analyser les retombées économiques de traiter avec un conseiller, l’étude du Conference Board pose l’hypothèse selon laquelle 10 % des personnes commenceront à faire appel pour la première fois aux services d’un conseiller, et augmenteront ainsi leur taux d’épargne. Le Conference Board a voulu quantifier les retombées d’une augmentation de l’épargne de 2020 à 2060. Il retient aussi l’hypothèse que l’épargne additionnelle bénéficiera d’un rendement annuel de 6 %, net des frais.

PIB stimulé par l’épargne

D’ici 2060, le rapport du Conference Board estime que l’augmentation de l’épargne se traduira par une forte augmentation du patrimoine des ménages et du produit intérieur Brut (PIB), si elle se produit selon ses hypothèses. À partir des hypothèses précédentes, le rapport postule que si 10 % d’investisseurs canadiens additionnels font appel à un représentant en services financiers, le patrimoine des ménages augmentera de 2 milliards de dollars (G$), et le PIB réel de 900 millions de dollars (M$). Au départ, plus d’épargne signifie moins de dépenses et affecte le PIB. Au fil du temps, cette épargne accrue aura un impact positif sur le PIB, estiment les chercheurs.

Il y aura du même coup une augmentation de 7 G$ des impôts payés à long terme, car l’économie prendra du mieux. Le fisc engrangera toutefois moins de recettes à court terme, en raison de l’épargne-retraite accrue.

« Cette recherche démontre les importants avantages à long terme d’épargner à l’aide des conseils d’un représentant en services financiers, a déclaré Paul Bourque, président et chef de la direction de l’IFIC. L’augmentation de l’épargne permet non seulement aux Canadiens de mieux se préparer à la retraite, mais elle renforce également l’économie en général. »

Dépenses de retraite

Le scénario du Conference Board tient aussi compte du fait que les dépenses à la retraite augmenteront de 23 % à 25 %. L’épargne accrue permettra en effet aux retraités d’avoir un revenu de retraite plus élevé, et ainsi de maintenir leur style de vie d’avant la retraite, peut-on lire dans le rapport. Celui-ci rappelle que le Canada traverse un important changement démographique, alors que la plupart des babyboumeurs approchent de la retraite. Les personnes à la retraite représentaient environ 18 % de la population canadienne en 2019. En 2060, ils compteront pour une personne sur quatre à vivre au Canada, ajoute le rapport.

« Pour épargner en vue de la retraite, il faut effectuer de petits changements dans notre vie qui auront une incidence importante au fil du temps, a affirmé Sheila Rao, associée principale de recherche du Conference Board du Canada. Même si une épargne plus élevée nécessite une diminution des dépenses à court terme, nous observons une augmentation de la consommation, des investissements des entreprises et de la production à long terme. »

Atténuer le stress en temps de COVID-19

Dans sa 15e édition du sondage Retraite 20/20 publié le 26 juin 2020, Fidelity Investments Canada a comparé l'impact de la COVID-19 et d'autres événements économiques importants sur les plans de retraite des Canadiens, notamment celui de la crise financière de 2008-2009. Le manufacturier et gestionnaire de fonds communs dit appuyer son sondage sur des données longitudinales.

Fidelity Investments constate en première ligne que prendre ses finances en main et obtenir un plan financier avec l’aide d’un conseiller peut atténuer le stress causé par la pandémie. « Les données montrent que la COVID-19 a eu des effets négatifs plus importants que la crise financière de 2008-2009 pour les préretraités et retraités canadiens, affirme Peter Bowen, vice-président, recherche sur la retraite et la fiscalité chez Fidelity. Par contre, nous traversons cette situation tous ensemble et des ressources existent. Faire appel à des conseils en placements et rédiger un plan d'action peut aider les Canadiens à se sentir mieux et à faire face à l'incertitude. »

Impact de la pandémie

Parmi les principales conclusions du sondage, l’impact de la COVID-19 se fait sentir : 40 % des répondants ont affirmé que leur salaire ou leurs revenus avaient diminué en raison de la pandémie mondiale. Quelque 50% des personnes affectées par la COVID-19 ont noté une diminution de leur capacité à épargner et à investir comparativement à l'année dernière.

Son rapport conclut aussi que 40% des préretraités canadiens appréhendent maintenant la vie à la retraite. Ce taux est le plus élevé chez les Canadiens sondés depuis 2014.

De plus, 80% des préretraités et 92% des retraités ayant rédigé un plan financier percevaient leur retraite d'un œil positif. Selon le rapport du sondage, un autre résultat démontre la valeur des conseils : 85% des répondants ayant indiqué qu'ils avaient un plan financier écrit ont également déclaré qu'ils l'avaient préparé en collaboration avec un conseiller.