Les désastres naturels survenus durant l’été coûteront plus de 300 millions de dollars en dommages assurés, particulièrement pour les provinces des Prairies.
Le 20 septembre dernier, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) en Alberta a publié une compilation préliminaire des événements climatiques extrêmes dont les dommages assurés sont estimés à 30 millions de dollars (M$) et plus. Les données sont fournies par Catastrophe Indices and Quantification (CatIQ).
Le BAC souligne aussi, par la même occasion, que l’estimation des pertes causées par la grêle et les inondations du 2 juin 2021 à Calgary a été revue à la hausse. Les dommages assurés dépassent les 600 M$, soit plus du double de l’estimation initiale. Ce sinistre fait désormais partie de la liste des 10 événements les plus coûteux en pertes assurées de l’histoire du Canada.
Selon Craig Stewart, vice-président, changements climatiques et affaires fédérales du BAC, « les tempêtes de juillet et août représentent un triste rappel des menaces accrues auxquelles les communautés sont confrontées partout au Canada. Il faut nous préoccuper des impacts des changements climatiques à long terme, mais compte tenu de la fréquence presque quotidienne des événements climatiques exceptionnels qui ont lieu dans tout le pays, on ne peut plus attendre pour mitiger ces impacts ».
Les cinq tempêtes
La liste des cinq pires sinistres survenus cet été dans l’ouest du pays est en ordre chronologique :
- Les 7 et 8 juillet, des orages violents en Alberta et en Saskatchewan ont créé les conditions requises pour le développement de tornades. L’une d’elles a frappé près de Bergen (Alberta), et des grêlons de bonne taille ont endommagé des résidences et des véhicules à Ponoka et Oyen. Des tornades en Saskatchewan ont provoqué des pluies intenses et des inondations. Les dommages assurés dépassent les 30 M$ ;
- Du 15 au 17 juillet, plusieurs tempêtes successives ont traversé les Prairies, transportant d’énormes quantités de précipitations, de la grêle et des vents violents. Une tornade a été confirmée en Alberta et plusieurs autres l’ont été en Saskatchewan. La grêle a encore une fois fait des dommages à Ponoka. Dommages assurés : plus de 70 M$ ;
- Du 18 au 21 juillet, des dommages assurés d’au moins 100 M$ ont été provoqués par une importante dépression qui a traversé le pays, de l’Alberta au Québec. Des tornades ont été confirmées en Alberta, en Ontario et au Québec, et la grêle, les pluies fortes et les inondations ont été observées tout au long du trajet. Des bris d’infrastructures et des dommages aux propriétés ont été observés du sud de l’Alberta jusque dans la péninsule gaspésienne, au Québec ;
- Du 29 au 31 juillet, une perturbation issue des Rocheuses a traversé l’Alberta et la Saskatchewan, laissant dans son sillage des inondations et de la grêle. Deux tornades ont été signalées. Les tempêtes ont provoqué des dommages assurés estimés à plus de 40 M$ ;
- Les 1er et 2 août, des orages dans le centre de l’Alberta ont été accompagnés de grêle, de vents violents et de fortes pluies. La tempête a causé des dommages jusqu’à Saskatoon. Des dizaines de voitures ont été lourdement endommagées sur l’autoroute 2 en Alberta, et les réclamations ont été nombreuses chez des propriétaires immobiliers des deux provinces. Dommages assurés estimés à au moins 55 M$.
Déluge à Montréal
À cette liste des pires sinistres de l’été au Canada, pourrait s’ajouter le déluge survenu le 13 septembre dernier dans la région de Montréal.
Plus de 50 mm de pluie sont tombés en deux heures, dont près de 40 mm entre 17 h et 18 h au centre-ville. Quelque 10 000 foyers ont été privés d’électricité à Montréal.
Des stations du métro de Montréal ont été inondées à l’heure de pointe en fin de journée, notamment la station Square-Victoria-OACI. Dans l’arrondissement de Ville-Marie, les eaux ont monté dans les rues jusqu’à la hauteur du capot des automobiles, en raison de l’incapacité du réseau pluvial d’évacuer toute cette pluie en si peu de temps.
Quelque 1 400 appels ont été faits à la ligne 311 de Montréal pour souligner les dégâts causés par les pluies et les sous-sols inondés. À Longueuil, un article du journal Le Devoir rapportait 2 622 demandes d’aide de même nature.
Au total, ce sont de 80 à 110 mm de pluie qui sont tombés dans la région de Montréal, l’équivalent d’un mois normal de précipitations. À Longueuil, on parle même de 126 mm, dont près de 70 mm en une heure au pire de l’orage, selon la mairesse Catherine Fournier.
Au bureau du Québec du BAC, Anne Morin indique au Portail de l’assurance que le siège social du Bureau à Toronto s’occupe de faire la cueillette d’information concernant les indemnités versées par les assureurs.
« Je viens d’avoir la confirmation que la collecte sera activée relativement aux pluies diluviennes qui ont touché Montréal la semaine dernière », écrit-elle dans un courriel. Il faudra au moins un mois pour avoir une meilleure idée des dommages causés par cette pluie exceptionnelle.
Résister à Fiona
Par ailleurs, après avoir ravagé Porto Rico et d’autres îles dans la mer des Caraïbes, la tempête tropicale Fiona devrait terminer sa course en Nouvelle-Écosse vendredi 23 septembre, au soir. Le bureau des Maritimes du BAC rappelle divers conseils aux populations des provinces de l’Atlantique et de l’est du Québec. La péninsule gaspésienne subira aussi des effets de la tempête.
On recommande notamment aux familles de mettre à jour leur plan d’urgence, de même que la liste de leurs biens et de préparer des trousses de secours pour la maison, le bureau et le véhicule. On demande aussi de sortir les biens de valeur du sous-sol pour les transporter aux étages supérieurs.
On suggère de s’assurer que les gouttières ne sont pas obstruées et que le tuyau ne s’écoule pas près de l’immeuble. Dans la mesure du possible, il ne faut pas laisser à découvert des biens de valeur qui pourraient être endommagés par des débris. Il faut ranger les meubles de patio et le barbecue et mettre les embarcations à l’abri.