Une multitude de risques sont couramment mentionnés par les gens d’affaires lorsqu’on les sonde.

Pour Michel Bergeron, l’évolution de plus en plus rapide des technologies devrait sensibiliser tous les entrepreneurs à l’augmentation de leur responsabilité dans la conduite de leurs affaires. Il donne l’exemple des drones, dont l’utilisation aux fins commerciales n’est pas toujours bien encadrée.

Mathieu Gagnon cite les changements législatifs et règlementaires. Certains risques géopolitiques peuvent être couverts, mais encore là, on parle ici de produits accessibles seulement aux très grandes entreprises.

Marco Iannuzzi ajoute que tout risque commercial, s’il est bien circonscrit, trouvera un assureur prêt à le couvrir. « Il n’y a pas de limite à ce qu’on peut penser », dit-il. Pour ces produits, le courtier qui prépare les couvertures pourra facturer ses frais par honoraires pour mieux refléter l’ampleur de sa tâche. Autre exemple : Mathieu Gagnon rappelle que de nombreuses entreprises changeront de propriétaire dans les prochaines années.

« Au moment de la transaction, il y a beaucoup d’engagements qui sont donnés, et des montants d’argent sont souvent gardés en fidéicommis, le temps qu’on fasse les vérifications et les ajustements. Pour les diminuer, que l’on soit vendeur ou acheteur, il existe un produit d’assurance pour cela », explique-t-il. Dans certains cas, cette couverture permet de libérer des millions.

« C’est un produit qui demande énormément de dévotion », note M. Iannuzzi, car il mélange l’assurance à un outil financier et juridique. Les fonds qui investissent du capital de risque dans des entreprises en démarrage utilisent aussi cet outil. Selon lui, c’est un marché très niché, et ce n’est pas le prix qui pose problème, mais les limites de couverture. Des polices permettent aussi de couvrir le haut dirigeant de l’entreprise contre le kidnapping et la rançon. « Et ça n’est pas cher, en plus », souligne Mathieu Gagnon ! Une anecdote : une entreprise assurée ne doit pas dévoiler l’existence de la police, ajoute-t-il.

La protection peut inclure le paiement de la rançon, les frais du négociateur, le rapatriement du dirigeant, etc. « C’est une police vraiment pas chère, et c’est la seule pour laquelle tu ne veux jamais avoir à faire de réclamation », souligne Marco Iannuzzi.

La police couvre l’individu même s’il voyage pour des raisons personnelles, précise Daniel Vena. Autre cas : la protection contre les actes de terrorisme ou de sabotage qui est couramment exigée par les prêteurs. « C’est obligatoire quand on brasse des affaires dans certaines régions du monde », note-t-il.