Les assureurs de personnes canadiens ont fait croitre de 8,3 % leur volume de primes en 2009. C'est ce que révèlent les données fournies par MSA Research et compilées par le Journal de l'assurance. Autre fait notable : Desjardins Sécurité financière ravit le titre de quatrième plus gros assureur au Canada à l'Industrielle Alliance, Assurance et services financiers.
Cette hausse est supérieure à celle enregistrée ces dernières années. En 2008, l'industrie avait vu son volume de primes croitre de 7 %. En 2007, la croissance était de 5,7 %. Au Québec, la croissance est de 5,6 % pour 2009, légèrement inférieure à celle enregistrée en 2008, qui était de 5,8 %.
La concentration des assureurs de personnes au Canada a encore pris de l'ampleur en 2009. Les dix principaux joueurs se partageaient 84,5 % du marché en 2008. Cette part est passée à 85,5 % en 2009. C'est ce que montrent les données de MSA Research compilées par le Journal de l'assurance.
La domination du Big 3 (Great-West Lifeco, Financière Manuvie et Financière Sun Life) demeure. En 2009, ils se sont accaparé 57,5 % du marché canadien de l'assurance de personnes.
Un changement notable est toutefois observable dans le top dix canadien. Desjardins Sécurité Financière a détrôné l'Industrielle Alliance, Assurance et services financiers, du quatrième rang. Grâce à une croissance de 4 % au Canada, Desjardins a franchi le cap des trois milliards de dollars (G$) de primes au Canada. L'Industrielle Alliance a quant à elle subi un recul de 5,6 % de ses primes au Canada, sous la barre des 3 G$.
Le top dix est complété par Standard Life, SSQ Vie, RBC Assurances, Croix-Bleue Medavie et par le Groupe Aegon (Transamerica et Première du Canada).
Un assureur a aussi été éjecté du top 10 : BMO Groupe financier. Son bloc d'affaires lié à AIG Vie du Canada a vu son volume de primes fondre de 40 %.
Joint par le Journal de l'assurance, son président Peter McCarthy a expliqué les raisons de cette baisse. « Durant les six premiers mois de 2009, nous n'avons pratiquement pas réalisé de ventes puisque la transaction avec AIG Vie du Canada n'était pas conclue. Comme ce nom n'avait pas bonne réputation vu la crise économique, les conseillers l'ont délaissé. De notre côté, nous ne pouvions pas souscrire de polices sous notre nouveau nom. Il a fallu attendre à la mi mai pour redémarrer la machine. C'est revenu à l'ordre depuis, mais nous avons perdu une demi-année », dit-il.
Great-West 2e plus gros joueur au Québec
Au Québec, la concentration des dix principaux joueurs demeure la même. En 2009, les dix principaux joueurs possédaient plus de 87 % du marché, au même niveau qu'en 2007 et 2008.
Desjardins Sécurité financière demeure le plus gros joueur au Québec, avec une part de marché de 17,7 %, avec une croissance de ses primes de 3,8 % de 2008 à 2009. Ses primes totalisent ainsi 2 G$.
Toutefois, Great-West Lifeco a ravi la deuxième place à l'Industrielle Alliance. Great-West Lifeco a vu son volume croitre de 2,6 % au Québec de 2008 à 2009, pour s'établir à 1,5 G$, contre une décroissance de 4 % pour l'Industrielle Alliance. Le volume de primes de l'Industrielle Alliance s'établit à 1,4 G$.
Autre changement notable au sein du top dix : la sortie du Groupe Aegon. Cette sortie s'explique par la décroissance de 0,6 % de sa filiale Transamerica au Québec de 2008 à 2009.
Empire Vie fait son entrée dans le top dix grâce à une croissance de 23,5 % de ses primes de 2008 à 2009. Empire possède désormais un volume de primes de 250 millions de dollars au Québec, soit plus du quart de ses affaires au Canada.
La stabilité revient selon A.M. Best
La firme de notation A.M. Best a rehaussé la perspective de développement de la notation des assureurs de personnes du Canada au début du mois de septembre, la faisant passer de négative à stable. Dans son rapport annuel sur le secteur, la firme de notation souligne que plusieurs assureurs de personnes ont réussi à lever des capitaux avec succès au cours des derniers mois, tout en réduisant leur dépendance au financement à court terme.
De plus, elle note que les assureurs de personnes ont aussi mis moins d'emphase sur la vente de produits qui demandent de fortes réserves de capital. Ils sont ainsi plus sensibilisés aux impacts économique et comptable quand vient le temps de développer des produits.
Les assureurs de personnes font toutefois face à quelques défis règlementaires. Le plus important est le passage aux Normes internationales d'information financières (NIIF, mieux connues sous leur acronyme anglais IFRS). Malgré ces défis règlementaires et les autres auxquels ils sont confrontés en ce moment, A.M. Best considère que la majorité des assureurs sont en bonne santé financière, et ce, même si l'environnement macroéconomique demeure nébuleux.
Par ailleurs, A.M. Best relève que le revenu de primes nettes que les assureurs tirent des produits d'assurance a diminué de 2008 à 2009. La firme de notation ne fournit toutefois pas de chiffres pour appuyer ses dires. Elle précise toutefois que ce déclin tire son origine de la baisse des ventes en vie universelle, en assurance collective et d'assurance crédit. A.M. Best attribue la baisse des ventes dans ces segments au contexte économique difficile.
La firme de notation note toutefois que les ventes sont en hausse en vie entière et en assurance temporaire. A.M. Best fait ainsi remarquer que les Canadiens se sont tenus loin des produits de type investissement compte tenu de la volatilité des marchés et des bas taux d'intérêt.
Du côté des fonds distincts, l'actif a grimpé de 2008 à 2009, compte tenu de l'amélioration des marchés boursiers. Toutefois, les compagnies qui offrent des garanties « généreuses » demeurent exposées aux risques des marchés boursiers. A.M. Best note toutefois que ces compagnies ont pris des moyens pour réduire ce risque en accumulant du capital, en redéfinissant des produits ou en limitant les caractéristiques de ceux-ci.
Pour A.M. Best, les occasions de croissance des assureurs de personnes se trouvent dans le développement de solutions novatrices qui répondront aux besoins des babyboumeurs en matière de retraite et de sécurité financière. « C'est particulièrement important qu'ils s'y attaquent, compte tenu que les gouvernement et les employeurs transfèrent la gestion de la retraite et de la santé aux individus. Les employeurs recherchent ainsi des solutions plus simples et moins risqués dans leurs programmes d'avantages sociaux », dit la firme de notation dans son rapport.