Desjardins Sécurité financière (DSF) se retirera des produits individuels autonomes d’assurance soins de longue durée le 15 juin 2018. Après ce retrait et celui de Manuvie le 30 novembre, il ne restera que trois fournisseurs de produits individuels de soins de longue durée. Il ne reste que trois assureurs sur le marché, soit Croix Bleue du Québec (et de l’Ontario), Financière Sun life et La Capitale.
L’annonce arrive sur les talons de celle de Manuvie, qui avait retiré son produit des tablettes le 30 novembre. Le porte-parole de DSF, Jacques Bouchard a expliqué au Journal de l’assurance que le retrait obéit à un impératif commercial.
« Malheureusement, bien que nous soyons au second rang en matière de ventes, celles-ci n’ont pas été aussi robustes que nous l’escomptions. Et il s’agit d’un phénomène d’industrie puisqu’en 2016, il est estimé que les ventes en assurance vie étaient de l’ordre de deux milliards de dollars, tandis que les ventes totales d’assurance de soin longue durée s’élevaient à environ 10 millions de dollars », a révélé M. Bouchard.
Pas une question de tests génétiques
Les bas taux d’intérêt qui persistent à la baisse depuis des années ont eu raison de plusieurs produits d’assurance à long terme dans l’histoire récente. Or, M. Bouchard a indiqué que ce facteur n’a nullement influencé le retrait du produit individuel de soins de longue durée.
Devenue une épine dans le pied des assureurs, l’adoption de la loi fédérale sur la non-discrimination génétique en mai dernier n’a pas non plus joué de rôle, ajoute M. Bouchard. La loi interdit entre autres aux assureurs de prendre en considération les résultats de tests génétiques dans l'évaluation des propositions d'assurance. Un consommateur qui se sait vulnérable à l’Alzeihmer pourrait souscrire à une police de soins de longue durée sans avoir à divulguer cette information, ce que les actuaires appellent un risque d’anti-sélection.