À partir du 1er janvier 2024, Jean-François Beaulieu sera président de Hub International Québec. Pour une période transitoire à déterminer, son prédécesseur Stephen Blais demeure dans l’organisation comme chef de l’exploitation, en plus de poursuivre son travail de courtier.

M. Beaulieu est l’actuel chef de la direction des ventes (chief sales officer ou CSO) de Hub au Québec.

En entrevue avec le Portail de l’assurance, Stephen Blais explique la particularité du processus de transition en vigueur chez Hub. « Quand j’ai pris le rôle dans l’entreprise il y a 12 ou 13 ans, j’étais seulement président, parce que personne ne restait en place au-dessus de moi », rappelle-t-il.

En 2022, trois autres bureaux régionaux de Hub au Canada ont connu une transition similaire, où l’ancien président laisse sa place à un successeur et demeure en fonction comme chef de l’exploitation (chief executive officer ou CEO) pendant un certain temps. « Il y a une durée minimale et maximale qui est établie. Le CEO est là pour aider à la transition et pour s’assurer que tout se fasse bien », précise M. Blais.

« Je suis toujours courtier d’assurance, j’ai encore une clientèle, comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les dirigeants chez Hub C’est la philosophie de l’entreprise », ajoute Stephen Blais. Il appuiera M. Beaulieu dans ses fonctions tout en continuant de s’occuper des acquisitions.

Jean-François Beaulieu renchérit : « Je suis chez Hub depuis l’acquisition du bureau de Willis en 2007. Stéphane et moi, on a commencé à travailler ensemble dès ce moment-là. Il était CSO et j’étais directeur de comptes. On a vite compris qu’on avait des personnalités qui s’entendaient très bien. On avait des valeurs similaires et une certaine compatibilité au niveau de nos talents respectifs. »

« Ça fait quand même un moment qu’on travaille ensemble, poursuit M. Beaulieu. Le rôle de président, on en parlait depuis un moment. Auparavant, je m’occupais de la ligne du haut, les revenus, la croissance du livre d’affaires. Là, je vais me concentrer davantage sur la ligne du bas. »

Jean-François Beaulieu vante les compétences de M. Blais en matière de relations interpersonnelles. « On a une stratégie qui vise les plus gros comptes, où il est important pour nous d’avoir des relations au plus haut niveau avec les plus grands clients de la firme », dit-il en indiquant que son collègue continuera de jouer ce rôle dans les prochaines années.

L’appel de candidatures pour trouver la personne qui remplacera Jean-François Beaulieu dans sa fonction actuelle se poursuivait au moment de l’entretien avec le Portail de l’assurance, tenu à la mi-novembre. Le 11 décembre, l’entreprise a confirmé la nomination du courtier Maxime Brien.

Structure bicéphale

Dans cette structure de direction à deux têtes, qui sera responsable de prendre et d’annoncer les décisions difficiles ? « Techniquement, ce sera moi », indique Jean-François Beaulieu.

« On a une belle équipe de direction qui nous entoure. On essaie de travailler en équipe et d’aller chercher le pouls de nos directeurs et de notre équipe exécutive pour prendre les bonnes décisions », ajoute-t-il.

Stephen Blais renchérit en notant que le cabinet de courtage fonctionne de manière démocratique. « On a la chance d’être très indépendant du siège social. On ne nous impose rien, sauf pour les décisions qui relèvent des finances. ».

Le comité directeur régional fonctionne sur la base du consensus. « C’est très rare qu’il faille trancher. Je ne me souviens pas d’avoir dû prendre une décision avec laquelle mes collègues étaient en désaccord », poursuit M. Blais.

Croissance

Hub International réalise de nombreuses acquisitions au Canada, mais plus rarement au Québec. La plus récente annoncée en octobre était la première en deux ans.

Stephen Blais souligne que le transfert du portefeuille d’assurances collectives de la Banque Nationale au Québec, réalisé en 2022, était une transaction qui l’a occupé, même si l’institution financière a refusé de parler d’une vente.

En 13 ans à la tête de Hub au Québec, Stephen Blais estime avoir réalisé en moyenne une acquisition par année. Selon lui, « au Québec, il y a beaucoup moins de place qu’aux États-Unis, car apparemment, il s’ouvre encore beaucoup de nouveaux cabinets » là-bas.

Son homologue Suzanne Murphy, en Ontario, lui faisait récemment le même constat voulant qu’il y ait moins d’occasions dans cette province, mais quand même un peu plus qu’au Québec. Les collègues des provinces de l’Ouest constatent aussi un ralentissement à cet égard.

« Pour nous, ce qui est important, ce sont les spécialités. Aller chercher des experts, comme ce qu’on vient de faire avec le cabinet de Marco D’Onofrio. Dans son cas, c’est le marché immobilier et la construction. C’est ce genre de transaction qu’on va faire de plus en plus, car c’est ce qu’il reste dans le marché, des entreprises un peu plus petites », explique M. Blais.

D’autres transactions sont prévues du côté des avantages sociaux. Une transaction était imminente au moment de notre entretien. Elle a finalement été annoncée le 13 décembre 2023.
Depuis le 1er décembre, le cabinet CGC Consultants, établi à Montréal, fait partie de l’équipe de Hub au Québec. Son dirigeant principal, Claudio Gardonio, se joint aussi au cabinet. Hub emploie environ 450 personnes au Québec, et 20 % des revenus de l’entreprise proviennent des régimes collectifs. « On veut continuer de faire grandir cette partie-là », dit-il.

Jean-François Beaulieu souligne que pour considérer une acquisition, « il faut que le cabinet lui-même soit en croissance. Notre organisation a des objectifs de croissance, et d’acheter un cabinet qui est en décroissance, ça nuit à l’objectif global de la compagnie ».

« On a des critères qui sont quand même assez rigoureux pour s’assurer qu’on va chercher des cabinets qui vont bien se marier et bien s’intégrer à notre organisation. C’est très important pour nous que le cabinet travaille comme nous, utilise les mêmes systèmes, et se serve de tout l’environnement Hub qu’on est capables de lui offrir », poursuit M. Beaulieu.

Le service des assureurs

La qualité de la relation avec les assureurs est très importante, conviennent les deux hommes. Les courtiers doivent utiliser toutes les ressources de l’entreprise pour monter leur dossier. « On a un département de service des risques qui peut aller faire des inspections. On a des experts dans différents domaines », note M. Beaulieu.

Les deux hommes ont travaillé fort ces dernières années pour mousser la vente en équipe. Par exemple, pour obtenir une soumission dans l’industrie de la construction, Hub compte sur un groupe de 40 personnes au Québec.

« Ça nous donne de la crédibilité, et la façon qu’on a de monter le dossier, comme on connaît bien l’industrie dans laquelle on est présent, on peut aller chercher de meilleures conditions pour nos clients, et on a une meilleure pérennité », souligne Jean-François Beaulieu.

La qualité du service aux clients passe aussi par la gestion serrée des réclamations. L’entreprise utilise son département des réclamations et ses experts en sinistre pour aider les clients et gérer le flot des demandes.

Le cabinet peut aussi compter sur le réseau pancanadien où tous les directeurs des réclamations peuvent s’entraider. « Au besoin, on aide à faire monter le dossier sur le dessus de la pile », ajoute-t-il.

« On a un directeur des réclamations au Canada et son adjoint immédiat travaille au Québec. Ils peuvent nous aider à cet égard dans nos relations avec les assureurs. »

M. Beaulieu reconnaît que la pénurie de main-d’œuvre et l’environnement économique rendent le processus de réclamation plus difficile, notamment pour trouver les entrepreneurs en restauration après sinistre. « On a des gens qui ne font que cela, qui sont spécialisés là-dedans, ça nous permet de tirer notre épingle du jeu plus facilement. »

Stephen Blais souligne aussi que les courtiers du cabinet se limitent à l’assurance aux entreprises et aux clients fortunés. Le volume de réclamations demeure moins élevé que dans les lignes d’assurance aux particuliers.

M. Blais observe plus de problèmes à livrer la marchandise à l’étape de la réclamation chez les assureurs. « Je suis certain que tout le monde travaille fort, car après tout, leur nom et leur marque en dépendent », dit-il.

L’avalanche de réclamations qui découlent des grandes catastrophes naturelles contribue à la lourdeur des responsabilités qui pèsent sur les experts en sinistre des assureurs, selon Jean-François Beaulieu. « La surcharge fait que tous les autres dossiers en souffrent. Ce n’est pas facile pour eux », conclut-il.