Dans le numéro de janvier 2015 de son infolettre Voir au-delà du risque, l’Institut canadien des actuaires (ICA) fait état d’une situation qui prend de l’ampleur et livre ses recommandations pour lutter efficacement contre la fraude à l’assurance.

Selon l’ICA, la fraude couterait des centaines de millions de dollars par année aux sociétés d’assurance du Canada, d’où une augmentation des primes pour les titulaires de polices, tout en réduisant bénéfices, placements et accès à l’assurance. Invité à déterminer la valeur de la fraude, le cabinet comptable KPMG a conclu que la fraude « aurait atteint entre 768 M$ et 1,56 G$ », ce qui se serait traduit par un pourcentage se situant entre 9 % et 18 % des indemnités totalisant 8,7 G$ en 2010.

Pour protéger les clients respectueux de la loi contre les criminels qui effectuent de fausses déclarations de sinistres, les assureurs et les organismes de réglementation doivent donc s’adapter pour modifier la technologie et les lois et règlements. À cet égard, le lancement imminent des activités de Canatics représente une importante réalisation.

Afin de mieux combattre la fraude, le secteur de l’assurance devraient avant tout, toujours selon l’ICA, élargir l’application du regroupement des données et des analyses de la fraude à d’autres types d’assurance, notamment l’assurance invalidité et l’assurance collective pour soins médicaux et dentaires. L’industrie pourrait aussi partager les pratiques exemplaires et explorer le regroupement de données des entités publiques, notamment la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail et le Régime d’assurance maladie de l’Ontario.

Ces nouveaux outils analytiques disponibles aux sociétés d’assurance sont aussi utilisés pour détecter d’autres types de fraudes. Par exemple, ils sont utilisés pour détecter la fraude relative à l’impôt et aux prestations en Europe. Cette utilisation à grande échelle au Canada pourrait limiter l’impact des fraudeurs dans le pays.