La croissance des fonds négociés en bourse (FNB) s’emballe. Une lutte s’est engagée entre les deux plus gros fournisseurs au Canada. BMO est en passe de joindre BlackRock en termes d’actifs sous gestion.
Les fonds négociés en bourse ont connu un gros mois en octobre 2017, alors que leur actif sous gestion a franchi la barre des 140 milliards de dollars (G$), grâce à des ventes nettes de 2,8 G$. Ce secteur des fonds d’investissement a produit des ventes nettes de 21 G$ du 1er janvier au 31 octobre 2017.
BlackRock talonné
Fournisseurs des FNB indiciels iShares, qui dominent le marché depuis bientôt 20 ans en termes d’actif sous gestion, BlackRock se fait sérieusement talonner pour la première fois. Avec ses FINB, BMO fracasse mois après mois des records de vente. Elle s’approche du premier rang en termes d’actif sous gestion.
Selon le rapport Canadian ETF Flows de Financière Banque Nationale pour le mois de septembre, les iShares ont essuyé des sorties de fonds de 1,151 G$, alors que BMO a plutôt ajouté 292 millions de dollars (M$) dans son actif. En octobre, BMO a encaissé des ventes nettes de 790 M$, alors que BlackRock a dû se contenter de 16 M$ de ventes nettes au terme de cette période.
Les parts de marché d’iShares diminuent
Il s’agit clairement d’une lutte à deux. Avec 58,1 G$ d’actifs au 31 octobre, iShares détient une part de marché de 41,1 %, alors que celle-ci était de 41,9 % un mois plus tôt. BMO cumulait des actifs de 44,7 G$ en octobre, soit une part du marché de 31,6 %.
Le Journal de l’assurance a aussi obtenu un aperçu des parts de marché telles qu’elles s’établissaient à la fin de 2018. La tendance se poursuit. La part de BMO reste stable, alors que celle de iShares diminue encore quelque peu.
Un club à part
Les deux premiers forment un club à part. Troisième joueur du classement d’octobre, Vanguard cumule un actif de 13,6 G$, soit une part du marché de 9,3 %. Au cinquième rang, avec 4,6 G$ d’actifs, RBC détient une part du marché de 3,2 %. Il a par contre connu les ventes nettes les plus élevées de tout le secteur, soit 836 M$.
En sixième place figure un nom connu dans le réseau de distribution indépendant : Invesco. Arrivé en 2009, la même année que BMO, Invesco a vu les FINB BMO prendre rapidement les devants sur ses PowerShares.
« Une certaine progression »
« Nous avons connu une certaine progression depuis 2009, mais l’offre de BMO est beaucoup plus vaste au Canada (PowerShares est une marque aussi présente aux États-Unis). De plus, nous distribuons nos produits uniquement dans le réseau indépendant. BMO est à la fois dans ce réseau et dans le réseau bancaire », a expliqué Alain Huard, vice-président et directeur régional des ventes d’Invesco Canada.
BMO a été un des cinq premiers joueurs du secteur des FNB et il a pu relativement tôt imprimer sa marque de façon différente, soutient Alain Desbiens, vice-président des ventes pour la région de l’Est canadien de BMO Gestion mondiale d’actifs Canada. « Au cours des années, nous avons fait de multiples sessions de présentation (road show), et dispensé de la formation continue sur le secteur des FNB à tous les conseillers. »
Un potentiel « immense » pour les FNB au Canada
La banque a aussi créé de multiples outils, papiers et numériques, sur les FNB. Alain Desbiens dit aussi compter sur une équipe chevronnée qui couvrent large. « Nos 28 vice-présidents régionaux et les sept spécialistes en FNB vulgarisent l’offre des FNB, des portefeuilles de fonds communs stratégiques et tactiques de FNB et les fonds distincts. Nous sommes numéro un en ventes de FNB au Canada depuis plus de 6 ans. »
Le potentiel pour le secteur des FNB au Canada est immense, tant au détail que dans le marché institutionnel, estime-t-il. « Plus de 30 % de nos ventes sont à des investisseurs institutionnels. Nous désirons augmenter notre offre de services au détail et à l’institutionnel. Les deux marchés ont un potentiel énorme. »
Expansion future assurée
Avec 27 joueurs au peloton au 31 octobre, Alain Desbiens rappelle que le marché des FNB demeure modeste par rapport à celui des fonds communs. Mais son expansion est assurée, dit-il.
« Le secteur des FNB a une croissance rapide et augmente de façon plus organique (nombre de joueurs en augmentation et consolidation chez de plus petits joueurs dans le marché). La croissance du secteur des FNB devrait continuer d’être plus forte et organique. Selon nos chiffres, seulement 3 % des actifs canadiens sont investis en FNB, alors que 35 % des actifs canadiens sont investis en fonds communs », estime M. Desbiens.