Un nouveau rapport du Conseil des entreprises pour l’inclusion des personnes en situation de handicap (CEIPSH) révèle qu’en 2022, 27 % des Canadiens âgés de plus de 15 ans déclaraient avoir un handicap limitant leurs activités quotidiennes. On estime que 30,4 % des personnes en situation de handicap ne font pas partie de la population active.
« Selon les données de 2021, il existe un écart de 16 points de pourcentage entre les taux d’emploi des personnes handicapées âgées de 25 à 64 ans (62 %) et des personnes sans handicap de la même tranche d’âge (78 %) », peut-on lire dans le rapport.
Le Conseil, qui fait des recommandations à Emploi et Développement social Canada, au ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes en situation de handicap, ainsi qu'aux employeurs, formule des recommandations destinées à ces groupes et fournit également des orientations au Réseau canadien pour l’inclusion des personnes handicapées en milieu de travail, créé en 2023. La publication du rapport du conseil, intitulé Combler l’écart - Rapport sur l’inclusion des personnes en situation de handicap en milieu de travail au Canada, marque également l’achèvement du mandat du CEIPSH.
Promouvoir une culture d’inclusion
Le CEIPSH, composé de dix dirigeants d’entreprises, dont Naveed Irshad, président et chef de la direction de Manuvie Canada, formule plusieurs recommandations dans son rapport.
Parmi celles-ci, il encourage les employeurs à promouvoir une culture d’inclusion et à offrir à tous les employés, en particulier aux gestionnaires, une formation sur la sensibilisation au handicap et à l’accessibilité. Il suggère aussi d’adopter des approches de conception inclusive afin de répondre aux normes d’accessibilité et de les dépasser, tout en intégrant des mesures d’adaptation.
Les auteurs du rapport soulignent également les avantages des groupes-ressources d’employés, des initiatives volontaires et dirigées par les employés, qui permettent de renforcer les liens au sein des équipes et d’offrir un mécanisme de rétroaction aux employeurs.
Ils abordent également l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), en invitant les employeurs à s’assurer que son déploiement en milieu de travail soit éthique et accessible dès sa conception. « Mesurer le rendement et établir des normes et des objectifs pour accroître la responsabilisation. », précisent-t-ils.
Des gains économiques notables
« Un changement de culture doit s’opérer sur le marché du travail ainsi qu’en milieu de travail. Il doit tout d’abord être lancé par les dirigeants au sommet de l’organisation pour ensuite être diffusé par des champions à tous les niveaux. Les arguments économiques en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap sont convaincants », lit-on dans le rapport.
Les recherches montrent que les entreprises leaders en matière d’inclusion des personnes handicapées enregistrent des gains économiques significatifs, notamment en termes de revenus, de bénéfices nets et de profits économiques.
« Les avantages d’une société pleinement accessible et inclusive représenteraient une valeur estimée à 337,7 milliards de dollars pour la société canadienne pour l’année de référence, soit 2017 », ajoutent les auteurs. Ils incluent des recommandations ciblées qui peuvent être mises en œuvre par des employeurs de toutes tailles.