Les assurances collectives prévoient souvent le paiement d’une chambre privée ou semi-privée pour leurs assurés qui sont hospitalisés, mais cette option ne sera plus nécessaire dans un proche avenir. Québec a l’intention d’abolir les frais de chambres privées et semi-privées dans les hôpitaux de soins de courte durée et les rendre totalement gratuites dans tous ces établissements.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, l’a fait savoir moins d’une semaine après la publication du rapport du Protecteur du citoyen, Marc-André Dowd, qui réclamait la gratuité pour tous.
Dans son Rapport annuel d’activités 2022-2023 publié le 21 septembre, M. Dowd évoque « l’énigme de la facturation » des chambres. La grille de tarifs peut représenter un véritable casse-tête pour les patients hospitalisés et leurs proches et la facture peut parfois dépasser celle d’une chambre dans un hôtel 3 étoiles.
Le coût d’une chambre privée à un seul lit varie de 113.25 $ à 280.98 $ par jour, selon les plus récents chiffres obtenus par le Portail de l’assurance. Les chambres privées les plus dispendieuses disposent d’un téléphone, d’une salle de bain privée et d’un salon attenant. Le coût d’une chambre semi-privée à deux lits oscille entre 70.16 $ et 98.85 $ par jour.
Des chambres
Année après année, dit le Protecteur du citoyen, son bureau reçoit des plaintes d’usagers à propos des frais demandés pour ces chambres privées et semi-privées et dénonce un manque d’informations et de précisions aux usagers.
Mais tous les hôpitaux ne font pas payer pour leurs chambres. Des établissements récents comme le CHUM à Montréal et le site Glen du CUSUM n’offrent que des chambres privées et elles sont gratuites en tout temps.
Les citant en exemple, M. Dowd réclame donc la fin de la facturation et la disparition de ces frais dans tous les hôpitaux de courte durée d’ici au 31 décembre prochain.
Le ministre veut éliminer ces frais
Les recommandations de M. Dowd ont trouvé une oreille sympathique en très haut lieu à Québec. En réaction, le ministre Christian Dubé s’est dit d’accord avec le principe et déclaré qu’il voulait éliminer la facturation des chambres dans les hôpitaux.
« La bonne nouvelle, a-t-il commenté, c’est qu’on aura de plus en plus de chambres privées et on ne devrait plus charger pour ces chambres. Elles vont devenir un standard. »
Dans combien de temps cela sera-t-il mis en place ? Avant le 31 décembre comme le souhaite le Protecteur du citoyen ? Le ministre a indiqué que cette mesure figurait sur la liste de ses projets, mais il a refusé d’avancer un échéancier. M. Dubé occupe le fauteuil de ministre de la Santé au moins jusqu’en 2025. Il a donc 36 mois devant lui pour remplir cet autre engagement au milieu de sa vaste réforme du système de santé qu’il a mise en marche.