Le PDG d’iA Groupe financier, Denis Ricard, a annoncé qu’il veut faire croitre son bénéfice par action de 10 % par an. Lors d’un point de presse en marge de son assemblée annuelle tenue le 9 mai dernier à Québec, le Journal de l’assurance s’est enquis de sa stratégie pour 2019.
« Nous pouvons avoir une croissance du bénéfice par action de 6 % sans trop nous forcer. C’est à peu près la croissance organique que nous réalisons année après année. Nous nous sommes demandé ce qui nous ferait passer de 6 % à 10 % de croissance du bénéfice par action, voire plus », a illustré M. Ricard.
Outre la croissance organique de 6 %, iA vise une contribution additionnelle de 2 % en provenance des acquisitions et de 1 % en provenance de ses activités de distribution. Il vise aussi une contribution de 3 % grâce à l’amélioration de la rentabilité de toutes les lignes d’affaires.
L’assureur s’engage à cette croissance de 10 % d’ici 2022, date d’entrée en vigueur de la norme IFRS 17 des contrats d’assurance. À ce jour (premier trimestre de 2019), iA a réussi à faire croitre le bénéfice par action de 10 % par an depuis 2012.
PPI rapporte
Denis Ricard entend mettre l’accent sur la partie distribution du bénéfice par action. De son côté, la récente acquisition de PPI rapporte déjà. M. Ricard a révélé que l’agent général a contribué au bénéfice par action à hauteur de 4 cents, dans les 9 derniers mois de l’année 2018. La compagnie utilise le bénéfice par action dilué dans ses présentations sur sa croissance. Il a été de 5,59 $ en 2018.
L’IARD renoue avec la rentabilité
La rentabilité a été au rendez-vous pour iA Assurance auto et habitation (iAAH) en 2018. Son taux combiné, soit la somme du taux des frais d’exploitation et du taux de sinistres, est descendu sous le seuil des 100 % pour la première fois depuis 2014. Il s’est établi à 95,8 % pour l’année 2018. Dans son rapport annuel, l’assureur explique avoir augmenté les tarifs pour que la filiale d’assurance auto et habitation effectue un retour à la rentabilité.
En raison de cette stratégie, la croissance des primes a toutefois été plus faible en 2018 qu’au cours des années précédentes.
Priorité aux États-Unis
Denis Ricard a aussi manifesté son intention de prioriser l’expansion de ses activités américaines. Ces activités ont contribué au bénéfice d’exploitation à hauteur de 8 %, a révélé Denis Ricard. Il aimerait augmenter cette part à 20 % dans un horizon de cinq ans. Denis Ricard voit aussi un potentiel d’acquisitions aux États-Unis. L’assureur a d’ailleurs acquis en janvier Dealers Assurance Company (DAC) et Southwest Reinsure.
Pour s’imposer aux États-Unis, iA mise sur des produits nichés. « Nous ne voulons pas nous battre contre les grands de ce monde. Nous avons trouvé des niches. Une niche, un créneau aux États-Unis, cela représente des affaires importantes pour un assureur canadien », a-t-il dit.
L’offre d’assurance individuelle comprend notamment l’assurance-vie pour les dernières dépenses, ou pour les personnes âgées qui ont des problèmes de santé. L’offre de services aux concessionnaires comprend entre autres des produits d’assurance de dommages qui incluent des garanties prolongées. Il s’agit de produits d’assurance qui couvrent de courtes périodes et qui ne sont donc pas des engagements à long terme, signale M. Ricard. « Ces affaires ne sont pas tributaires des marchés financiers », ajoute-t-il.
Une force en assurance individuelle
Forcé de se battre contre les géants que sont Canada Vie, Financière Sun Life et Manuvie, iA tire son épingle du jeu en assurance individuelle grâce au marché de la classe moyenne. Ce créneau lui permet de se positionner premier du marché de l’assurance vie individuelle au Canada, en termes de nombre de polices vendues. M. Ricard a précisé que ces chiffres proviennent de LIMRA. Ce résultat est possible « parce que l’Industrielle Alliance est une compagnie qui est présente dans les familles, alors que nos compétiteurs sont à la recherche de grosses polices », a expliqué le PDG d’iA. « Nous avons une police sur cinq au Canada », a-t-il renchéri.
En termes de nouvelles primes, M. Ricard a révélé qu’iA se hissait au quatrième rang dans le marché canadien de l’assurance vie individuelle. « Cela représente environ 12 % du marché, dit-il. Nous sommes dans la police moyenne, vendue par un distributeur qui lui aussi est dans la communauté. La prime moyenne de nos polices oscille autour d’un peu plus de 1 000 $ par an, alors que pour nos compétiteurs, c’est peut-être 3 500 $. »
L’assureur regroupe l’assurance vie, maladies graves et invalidité dans la rubrique ventes d’assurance vie individuelle.