Acquérir HollisWealth permet à iA Groupe financier de réaliser des économies d’échelle en technologie et d’augmenter son emprise en valeurs mobilières au pays, particulièrement dans l’Ouest canadien.

Le 5 décembre, iA Groupe financier a annoncé l’acquisition d’HollisWealth (aussi connu sous son pendant français Patrimoine Hollis), des mains de la Banque Scotia. La filiale de gestion de patrimoine de la banque est selon l’acquéreur le quatrième plus important réseau de conseillers indépendants au Canada, avec un actif sous administration de 34 milliards de dollars (G$).

Son actif sous administration passera à 75 milliards de dollars (G$) à la suite de cette transaction. HollisWealth apporte à iA Groupe financier quelque 800 conseillers indépendants, répartis dans plus de 300 bureaux à travers le Canada.

En entrevue exclusive au Journal de l’assurance, Carl Mustos, président d’iA Placements Clarington, estime que la transaction accroit la présence nationale d’iA Groupe financier en gestion de patrimoine, en plus de niveler les disparités régionales. Il ajoute que cette acquisition permet à l’iA Groupe financier d’avoir une présence plus équilibrée à travers le Canada dans ses deux réseaux : fonds communs et valeurs mobilières.

« Nous pénétrerons davantage l’Ouest canadien en valeurs mobilières de plein exercice. Nous étions forts au plan national du côté des représentants en épargne collective (conseillers en fonds communs). Notre présence sera maintenant mieux équilibrée entre les deux réseaux, à travers le Canada. iA Groupe financier compte plus de conseillers en fonds communs, alors que HollisWealth compte trois courtiers en valeurs mobilières pour un conseiller en fonds communs, ce qui revient à environ 600 contre 200 », a illustré M. Mustos.

Le réseau de gestion de patrimoine de l’iA Groupe financier compte potentiellement 3 000 conseillers, mais Carl Mustos rappelle qu’il est difficile de comparer les deux réseaux. « 3 000 peut paraitre beaucoup, mais plusieurs d’entre eux sont des conseillers en assurance de personnes, qui ont souvent des activités plus modestes en gestion de patrimoine. D’autres ont de très importantes activités en gestion de patrimoine. Les conseillers d’Hollis sont plus nettement axés sur la gestion de patrimoine », explique M. Mustos.

Technologie et indépendance

La transaction produira des synergies utiles en technologie, lorsqu’iA Groupe financier et HollisWealth combineront leurs deux plateformes, révèle M. Mustos. « Il est couteux d’investir en technologie, et Hollis a des systèmes qui nous intéressent. Nous voulons réunir les forces technologiques des deux entités et en tirer le meilleur parti », a ajouté M. Mustos.

Conscient que les clients s’attendent à plus de soutien technologique, il n’exclut pas le développement de services-conseils numériques, similaires à ceux des robots-conseillers. « Nous travaillons constamment sur des projets de conseils numériques, pour satisfaire ces attentes qu’auront clients et conseillers, signale M. Mustos. L’indépendance des conseillers restera au cœur de ces développements. S’il y a robot-conseiller, ce sera à l’usage du conseiller pour ses clients. »

L’indépendance se hissera aussi sur la tablette des produits, ajoute Carl Mustos. Acquis par Banque Scotia en 2011 des mains de Dundee, HollisWealth s’est accompagné de Fonds Dynamique, qui reste à la banque. Chef du Groupe réseau de Banque Scotia, James O’Sullivan a annoncé « maintenir des liens avec l’iA Groupe financier, considérant que HollisWealth continuera d’être un partenaire de distribution pour Fonds Dynamique ».

M. Mustos a assuré que les conseillers des deux entités n’auront pas d’incitatifs financiers à vendre les Fonds Dynamique ou les fonds iA Clarington. Chaque produit devra être approuvé par un comité avant de se retrouver sur les tablettes du réseau.

« Nous espérons qu’iA fera son chemin parmi les solutions que nos conseillers peuvent offrir à leurs clients. Nous voulons aussi nous assurer que les clients ne seront pas pénalisés par la transaction. Nous continuons donc de distribuer les Fonds Dynamique et maintenons les programmes dans lesquels ils participaient déjà », soutient le président d’iA Clarington.

M. Mustos rappelle que cette architecture ouverte est un fondement dans tout le réseau. « L’acquisition de HollisWealth nous permet d’établir à l’échelle canadienne un solide modèle de conseil indépendant, bon pour notre industrie en ce qu’il fait contrepoids à une approche plus corporative. Nous créons une alternative au modèle bancaire. »

Financer une 26e acquisition

L’iA Groupe financier financera l’achat de HollisWealth au moyen de ses liquidités. Il s’attend à ce qu’elle affecte son ratio de solvabilité de huit points, pour l’abaisser à 199 %. L’assureur de Québec la financera aussi par l’émission d’actions ordinaires. Preneur ferme, Valeurs Mobilières TD devait compléter l’achat de 2,5 millions d’actions ordinaires de l’iA Groupe financier au prix de 55,65 $ chacune, au plus tard le 14 décembre, pour une somme de 139 millions de dollars (M$). Valeurs Mobilières TD avait ensuite 30 jours pour en acquérir au plus 250 000 autres au même prix, soit une somme maximale de 13,9 M$.

De 2000 à aujourd’hui, l’iA Groupe financier a complété 25 acquisitions en gestion de patrimoine. L’assureur prévoit clôturer la présente transaction au troisième trimestre de 2017.