Selon Telus Santé, les maladies inflammatoires, la dépression et le diabète ont compté pour le quart des couts de réclamation en 2016 au Québec. Ils ont aussi représenté 15 % du nombre de réclamations.

Lors de la présentation annuelle de ses statistiques à Montréal le 11 avril, Telus a révélé que les maladies inflammatoires (incluant la polyarthrite rhumatoïde) ont représenté 12,1 % des couts de réclamation des régimes privés qui utilisaient sa carte de paiement au Québec en 2016. Cette condition de santé n’a représenté que 0,3 % du nombre de réclamations.

Les résultats de Telus représentent un échantillon de 3,6 millions de certificats d’assurance au Canada, dont 713 283 au Québec. Un certificat représente l’adhérent au régime, ainsi que son conjoint et ses personnes à charge s’il y a lieu.

Pharmacien de Telus Santé et présentateur des résultats, Jayson Gallant a indiqué qu’il n’y avait pas grande surprise de voir le Remicade trôner au sommet des médicaments les plus couteux au Québec en 2016. C’est aussi le rang qu’il occupait en 2015. Le Remicade traite de plus les conditions de santé les plus couteuses l’an passé, soit la polyarthrite rhumatoïde et les maladies inflammatoires.

Le Remicade a compté à lui seul pour 5,8 % des couts de médicaments en 2016. Le deuxième médicament le plus couteux au Québec en 2016, Humira, traite les mêmes conditions que le Remicade. Il a compté pour 3,8 % des couts. Ces deux molécules sont des médicaments biologiques. Ils ont aussi été les deux plus couteux en 2015.

L’apparition des biosimilaires

En mesure de réduire les couts de ces maladies, des médicaments biosimilaires, tels Inflectra, ont récemment fait leur apparition. Inflectra offre par exemple un traitement 30 % moins couteux que celui du Remicade.

En plus de ce biosimilaire, quatre autres sont présentement disponibles pour diverses maladies, dont Brenzys, qui traite l’arthrite rhumatoïde. M. Gallant a indiqué que six autres médicaments biosimilaires sont actuellement en développement et devraient apparaitre dans le marché d’ici 2018.

« L’Impact des biosimilaires demeure limité dans les régimes privés », a précisé M. Gallant. Selon le portefeuille d’affaires de Telus Santé, l’utilisation de trois biosimilaires récemment devenus disponibles, soit Inflectra, Basaglar et Grastofil, représente moins de 1 % des réclamants et 0,5 % des couts, pour la condition qui leur est commune.



La dépression : une préoccupation

La dépression demeure aussi une préoccupation pour les régimes privés. Les médicaments qui la traitent ont représenté 6,4 % des couts. Le nombre des réclamants aura été déterminant pour maintenir cette condition au deuxième rang des maladies les plus couteuses en 2016 au Québec, soit 8,6 % de l’ensemble des réclamants. Seuls les problèmes d’hypertension la surpassent, avec une proportion de 8,8 % du nombre de réclamants. Le diabète arrive en troisième lieu, avec 6,3 % des couts en 2016. Cette condition médicale a compté pour 5,6 % du nombre total de réclamants.

L’industrie nourrit là aussi des espoirs du côté des biosimilaires. Arrivé en décembre 2015 en guise de substitut à la molécule biologique Lantus, Basaglar permet de traiter à moindre cout les diabètes de type 1 et de type 2.

Des médicaments biologiques auront un lourd poids

De nouveaux médicaments biologiques à grand potentiel d’utilisation maintiennent la pression sur les couts. Utilisé pour traiter le cholestérol, le Repatha coute 20 fois le prix des statines traditionnelles. Il vise seulement 1,5 % de la population, pour deux indications.

En 2016 est apparu le Vimizim, dont le cout moyen du traitement annuel est de 675 000 $. « Le Vimizim occupe un rang élevé dans le classement, avec seulement environ 10 réclamants en 2016, au Québec », a souligné Jayson Gallant, lors d’une entrevue en marge de l’évènement. Il a expliqué que la dose du médicament varie selon le poids, de telle sorte qu’il peut couter approximativement 500 000 $ pour le traitement annuel d’un petit enfant, et environ un million de dollars pour un adulte.

En 2017 devrait apparaitre l’Elaprase, dont le cout moyen pourrait atteindre 815 000 $. Ce médicament traite une maladie héréditaire appelée syndrome de Hunter.