2013 a été marquée par de nombreuses inondations un peu partout sur le globe et notamment au Canada. Est-ce que des mesures de prévention dans la construction des infrastructures aurait permis de réduire les couts liés à de tels désastres? Oui, répond Munich Re, qui a comparé des évènements survenus à moins de dix ans d’intervalle.Le réassureur allemand a comparé les inondations survenues en 2013 en Allemagne et dans certains pays avoisinants à celles survenues aux mêmes endroits en 2002. Le constat est clair : les évènements de 2013 ont été fort moins couteux que ceux de 2002 à cause des mesures de mitigation adoptées par les villes touchées.
Les inondations de 2013 dans le sud et l’est de l’Allemagne, faisant déborder les fleuves Elbe et Danube, ont entrainé des pertes économiques de 11,7 milliards d’euros (G€), pour des pertes assurées de 2,4 G€, ce qui en a fait la catastrophe la plus couteuse l’an dernier. En 2002, les débordements de l’Elbe avaient alors causé des pertes totalisant 17 G€.
Comment expliquer cette différence? Tout d’abord, les pluies ayant fait gonfler l’Elbe en 2013 ont entrainé moins de débordements soudains, ce qui a limité les dommages aux ponts et aux routes les ponts et les routes. Du côté du Danube, les débordements ont toutefois été plus forts qu’en 2002. Or, depuis 2002, de nombreuses structures ont été refaites. Les villes de Prague, Dresden, Bratislava et Budapest ont toutes érigé des barrières mobiles contre les inondations. Ces infrastructures ont tenu le coup en 2013.
Munich Re souligne d’ailleurs le travail fait par la ville de Dresden. Ses élus ont revu leur processus de gestion de crise, notamment pour l’approvisionnement en eau. Résultat : les dommages ont été quatre fois moindres. Par ailleurs, les entreprises avaient dû interrompre leurs activités pendant 160 jours en 2002 à cause du manque d’approvisionnement en eau. En 2013, les entreprises de Dresden ont dû interrompre leurs activités pendant 18 jours.
« L’inondation est le risque pour lequel l’implantation de mesures protectrices montre les meilleurs résultats, dit Peter Höppe, directeur du département de recherche des risques géographiques de Munich Re. Nos statistiques de réclamation démontrent aussi que quelques simples mesures pourraient permettre de sauver de nombreuses vies dans les pays en voie de développement. Simplement imposer des interdictions de construction dans certains endroits à risque peut faire une énorme différence, tout comme utiliser des systèmes d’alarme intelligents. »
Les inondations ont représenté 37 % des pertes liées aux catastrophes naturelles en 2013, comparé à 22 % au début des années 1980. En 2013, une multitude d’évènements causant des inondations ont frappé le monde, notamment en Inde, au Canada (pertes de 6 G$ pour l’économie et de 1,6 G$ pour les assureurs) et au Colorado (1,5 G$ de pertes).