L’aventure iNovaLife aura duré un peu plus de deux ans. L’entreprise a fermé ses portes en octobre dernier, a appris le Journal de l’assurance.

La naissance d’iNovaLife en 2014 avait été difficile, l’entreprise ayant été au cœur de controverses. Elle s’était d’abord présentée comme un agrégateur, mais son modèle avait été comparé à de la vente pyramidale. iNovaLife s’est ensuite repositionné comme indicateur de clients, avec Martin Giroux et Martin Leblanc à sa tête.

La fin fut tout aussi houleuse que le commencement. Un conflit entre ses actionnaires a mené l’entreprise à sa fin le 24 octobre 2016. Elle avait auparavant cessé ses services deux semaines plus tôt, le 12 octobre 2016.

iNovaLife a même fait faillite, a relaté Martin Giroux, en entrevue au Journal de l’assurance. C’est en mars 2016 que les relations entre Martin Leblanc et les autres actionnaires, dont M. Giroux lui-même, se sont envenimées. Le litige a tourné autour de l’ajout d’investisseurs, proposés par Martin Giroux, geste auquel s’est opposé Martin Leblanc par la voie des tribunaux. Le conflit s’envenimant avec M. Leblanc, M. Giroux et les autres actionnaires ont préféré lâcher prise lorsqu’un créancier a demandé à se faire rembourser. « Nous aurions pu rembourser cette créance à partir de nos avoirs personnels. Comme on voyait que le conflit perdurerait, nous avons préféré laisser tomber iNovaLife en faillite. C’est une lutte qui nous a couté beaucoup de sous, mais aussi de l’énergie qui n’a pas été mise au bon endroit », dit M. Giroux.

Impossibilité d'arriver à une entente

Ce dernier dit avoir essayé de négocier avec M. Leblanc. Ça n’a pas été possible d’en arriver à une entente. « Au final, l’entreprise ne faisait plus ses frais. Et les nouveaux actionnaires que je suis allé chercher ne souhaitaient plus couvrir les frais de développement vu le conflit. On a donc arrêté les opérations. Tout le monde est désolé de la situation, car nos partenaires distributeurs étaient heureux du fonctionnement d’iNovaLife », dit M. Giroux.

Le dossier de la faillite d’iNovaLife n’était pas encore complètement consumé à la mi-décembre 2016. Mais Martin Giroux affirme que la page iNovaLife est tournée pour lui. Il se dit amer de la situation, compte tenu des investissements majeurs qui y ont été faits, mais aussi du temps qu’il y a consacré. « L’entreprise était bien lancée et fonctionnait bien. Nous avions aussi lancé nos activités hors Québec. Mais le conflit a surgi, bien que Martin Leblanc était minoritaire dans l’entreprise. »

M. Giroux est encore actif en assurance de dommages, étant actionnaire du cabinet de courtage Unissa Assurances. Le hic, c’est qu’il le possède avec Martin Leblanc. M. Giroux dit ne pas vouloir l’opérer à long terme, mais le conserve pour la valeur de la clientèle, qu’il compte revendre un jour, ce qui permettra de compenser une partie des pertes subies chez iNovaLife. Ce cabinet, actif en assurance des particuliers et en assurance des entreprises, compte un volume de 600 000 $

Position de Martin Leblanc

Joint par le Journal de l’assurance, Martin Leblanc confirme que c’est l’ajout de nouveaux investisseurs et actionnaires qui a fait déborder le vase. Son conflit avec Martin Giroux devant les tribunaux a débuté à ce moment, dit-il.

« Leur vision ne cadrait plus avec la mission originale de l’entreprise. L’accent court terme est venu prendre le dessus sur le développement technologique. L’exécution du plan de croissance ne s’est tout simplement pas produite. »

M. Leblanc a aussi confirmé au Journal de l’assurance qu’il a lui-même entrepris des recours judiciaires pour faire valoir ses droits. « Malheureusement, avec la faillite, je n’aurai pas eu la chance d’aller au bout de mes requêtes en cours. »

Il dit toutefois tirer du positif de l’expérience iNovaLife. Selon lui, le concept de l’entreprise, qui misait sur l’indication de clients par des proches pour aller chercher des soumissions, a fait ses preuves.

« Encore aujourd’hui, des milliers d’affiliés communiquent avec moi sur une base hebdomadaire. Sans parler des partenaires d’affaires canadiens, afin de connaitre mes intentions face à cette fatalité. Une chose est certaine, iNovaLife a prouvé un concept d’affaires innovateur, dans une industrie conservatrice où les joueurs en fintech et assurtech sont peu nombreux. »

M. Leblanc compte ainsi effectuer un retour dans l’industrie, a-t-il confié au Journal de l’assurance. « Les fintech et assurtech font toujours partie de mes projets et de mes passions. Plusieurs pôles d’intérêts se sont manifestés afin d’amener ce concept en 3.0 », a-t-il confié au Journal de l’assurance.