Les PME ont-elles les moyens d’offrir des programmes de mieux-être à leurs employés? Oui, si le groupe d’employés dispose d’un programme sur le Web et que l’un d’eux accepte de devenir responsable de la coordination des activités.C’est ce que propose La Capitale avec son nouveau programme, Viva Santé petites entreprises. Les PME de 50 employés ou moins ou dont la prime d’assurance collective est inférieure à 120 000 $ peuvent s’inscrire au programme par l’entremise de leur courtier. Accessible gratuitement pour les employés, l’assureur défraie le cout du programme à même ses frais fixes.

La Capitale a lancé son programme de mieux-être Viva Santé en 2004 comme une simple initiative personnelle : un concours de pas destiné à ses employés. En 2009, le programme est revu en profondeur, sous la direction de Dean Bergeron. Il devient alors un programme structuré auquel une grande entreprise peut s’inscrire si elle est assurée avec La Capitale.

La Capitale étend ce programme aux PME depuis janvier. Elle a toutefois opté pour un format moins couteux. Dans les deux cas, un kinésiologue coordonne les activités du programme avec l’aide d’un responsable choisi dans l’entreprise. Peu importe l’emplacement des différentes installations de la grande entreprise, le kinésiologue se déplace. Le professionnel coordonne à partir du Web les activités de chaque PME inscrite au programme.

« Un kinésiologue qui parcourt le Québec de PME en PME serait beaucoup trop couteux. Viva Santé petites entreprises respectera le même principe que le programme destiné aux grandes entreprises, soit l’identification d’un champion dans l’entreprise qui est responsable du programme, en collaboration avec le kinésiologue, mais cette coordination est beaucoup plus intégrée au Web », dit M. Bergeron, directeur de la promotion de la santé et de la gestion de la présence au travail à La Capitale. Entre autres, le champion diffuse au sein de l’entreprise l’information et le calendrier des activités. Tous les employés inscrits au programme ont accès aux mêmes activités. Le calendrier de 2013 offrira en janvier des capsules Web et en février, des outils d’évaluation des risques de santé. En mars, il proposera des Web-conférences sur la nutrition.

« Le but est d’arriver à une activité centrale. Cette année, ce sera un concours de pas. L’an prochain, ce pourrait être autre chose », dit M. Bergeron. Il ajoute que le but ultime du programme est de réduire les couts de santé.

La Capital fournit quant à elle tout le matériel markéting et de communication nécessaire à la bonne marche du programme. Elle accompagne l’entreprise dans sa démarche, de telle sorte que la PME « aura dans deux ou trois ans assez d’expérience pour façonner son propre programme », dit M. Bergeron.

Si le programme est offert gratuitement à l’entreprise, Viva Santé n’en comporte pas moins un cout interne qui avoisine annuellement les 15 $ par employé. « Ce sont nos frais fixes qu’on engage et qu’on met à la disposition de la PME », dit M. Bergeron. La différence est notable avec le cout interne du programme aux grandes entreprises, dont le cout avoisine plutôt les 75 $ par employé.

Cette différence tient à l’ampleur des services inclus. Le programme aux PME comprend des outils virtuels. Par exemple, celui d’évaluation de la santé en ligne coute annuellement, en moyenne, de 8 $ à 10 $ par employé. Les services offerts à la grande entreprise sont typiquement plus couteux et comprennent en plus des interventions sur le terrain, des kiosques lors d’évènements liés à la santé et des cliniques sur place.

« Nous n’avons pas mis l’accent sur le rendement, mais sur le fait qu’avoir des employés en meilleure santé est gagnant, à la fois pour l’employé et l’employeur, dit M. Bergeron. Il est facile de démontrer qu’un employé en forme est plus alerte. Il présente moins de risques d’accident. Il jouit d’une qualité de vie supérieure et a moins de chance de vivre des troubles anxieux ou de la dépression. »

S’il y a probablement une meilleure productivité à prévoir chez les utilisateurs de Viva Santé, M. Bergeron émet une mise en garde contre les tentatives actuelles de mesure du rendement sur l’investissement. Peu de données existent dans l’industrie et plusieurs se fient sur des modèles américains, ce qui n’est pas idéal, selon lui. La Capitale veut établir ses propres repères, « mais nous ne sommes pas rendus là encore », reconnait-il.

Le programme Viva Santé permet toutefois la réalisation de certaines mesures à la pièce. « Nous avons entamé, l’an passé, un programme de cessation tabagique avec une grande entreprise. Sur 20 employés inscrits, 10 ont cessé de fumer. Santé Canada nous indique qu’un fumeur coute en moyenne 3 400 $ en frais directs à l’employeur. Il s’agit donc d’une économie estimée à 34 000 $ pour ce groupe », dit M. Bergeron.

De là à mesurer un rendement sur l’investissement, il y a un pas que M. Bergeron ne veut pas franchir. « Une réclamation extraordinaire, par exemple, un cas de sclérose en plaques, peut venir bousiller ce calcul », rappelle-t-il.