La nouvelle n’a pas fait grand bruit, mais la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages a obtenu une subvention de 600 000 $ de la Commission des partenaires du marché du travail.

Cette somme a permis à la Coalition de bonifier la formation en assurance de dommages au Québec. La Coalition a ainsi pu mener les démarches pour mettre en place une attestation d’études collégiales qui permettra aux gens d’aller chercher leur diplôme tout en travaillant dans l’industrie et en se faisant ainsi reconnaitre des acquis.

« L’industrie a besoin de gens pour pourvoir ces postes et les cégeps offrant l’AEC ont parfois de la misère à recruter des candidats à la carrière dans l’industrie. Nous visions aussi à ce que les maisons d’enseignement soient extrêmement agiles dans la transmission du savoir, car le besoin de formation demeure. C’est dans cet esprit que nous avons approché la Commission des partenaires du marché du travail », relate Roxanne Hébert, directrice des communications de la Coalition.

28 candidats dans 7 entreprises

Un projet pilote est d’ailleurs déjà en cours. Il regroupe une cohorte de 28 candidats répartis dans sept entreprises, soit belairdirect, Desjardins, Lussier Dale Parizeau, PMT ROY, SSQ Assurance, Wawanesa, ainsi que Cuierrier & Associés. « Nous voulions avoir une représentativité des entreprises composant l’industrie », précise Mme Hébert quant au choix des entreprises retenues.

Un nombre restreint de cégeps a aussi été sélectionné pour offrir ce nouvel AEC. On y retrouve les collèges de Lévis-Lauzon, de Beauce-Appalaches et de Sainte-Foy. Le tout se fait à distance, ce qui était d’ailleurs prévu avant même l’éclosion de la pandémie de la COVID-19. Le choix de l’offrir à distance vise aussi à pouvoir l’offrir partout en régions à travers le Québec, ajoute Mme Hébert.

Sortir des sentiers battus

Les candidats à l’AEC pourront ainsi se voir créditer des cours en fonctions de compétences qu’ils ont déjà acquises, en service à la clientèle par exemple. « On sort des sentiers battus en rendant accessible ce type de programme, car les entreprises peuvent embaucher les candidats dès le départ puisqu’ils les forment durant leurs apprentissages. Les candidats répondent aussi au profil que les entreprises recherchent. Ces entreprises prennent en charge les candidats et le tout s’intègre à leur parcours de formation », indique Mme Hébert.

Que fera la Coalition avec ces 600 000 $ ? « La subvention servira à assumer les investissements nécessaires pour ajuster la formation. Elle permet aussi de rembourser les entreprises participantes à hauteur de 15 $ de l’heure pour les 870 heures de formation que prévoit la formation. Chaque entreprise pourra rémunérer la différence si elle le souhaite », explique Mme Hébert.

Reconnaissance des acquis

Le nouveau parcours de formation ainsi créé permettra aussi à des travailleurs de l’industrie de reconnaitre certains de leurs acquis pour décrocher un AEC. Bien souvent, des travailleurs ont les compétences pour exercer de plus hautes fonctions, mais ne sont pas allés chercher le diplôme qualifiant leur permettant de le faire, explique Robert LaGarde, président de la Coalition.

« Nous avons identifié une dizaine de compétences clés permettant d’obtenir un AEC. Si le candidat en possède cinq ou six, il sera dispensé de formation pour celles-ci. Il n’aura plus qu’à aller chercher celles qui lui manquent », précise M. LaGarde, qui indique que la Coalition adapte ainsi une formule déjà développée par le cégep de Lévis-Lauzon.

Ainsi, parmi les 28 candidats retenus dans le cadre du projet-pilote, la moitié d’entre eux sont des gens œuvrant déjà dans l’industrie. La plupart sont des gens occupant un poste de soutien dans l’industrie, mais auxquels la formation leur permettra d’évoluer dans leur carrière, révèle Mme Hébert.