Les courtiers qui excellent à la fois dans l’éducation de leur clientèle et dans la recherche de solutions pertinentes, même lorsque toutes les options semblent avoir été épuisées, souhaiteront sans doute discuter de l’assurance paramétrique avec certains de leurs clients de l'assurance aux entreprises.

Ce produit n’est pas nouveau au Canada, mais il évolue. Sa popularité est appelée à croître à mesure que les entreprises prennent conscience des risques environnementaux pouvant affecter leurs opérations. 

Nature du produit 

L’assurance paramétrique s’adresse aux assurés qui détiennent un intérêt assurable. Elle prévoit un versement lorsqu’un événement déclencheur précis et vérifiable de manière indépendante se produit ou atteint un seuil prédéfini. Une fois cette condition remplie, l’indemnité convenue est versée, sans qu’un expert en sinistres ou un ingénieur soit requis. 

« Il s’agit d’une entente prévoyant le paiement d’une indemnité lorsqu’un événement couvert atteint ou dépasse une intensité prédéterminée, mesurée à l’aide d’une valeur objective (ou paramètre, d’où le nom “assurance paramétrique”) », expliquent les auteurs d’un rapport de Swiss Re Corporate Solutions intitulé What is parametric insurance?. « Les événements couverts peuvent inclure des tremblements de terre, des cyclones tropicaux ou des inondations, les paramètres étant respectivement la magnitude, la vitesse des vents ou la hauteur des eaux. » 

« Ce n’est pas une police que l’on discute autour de la table de cuisine », observe Jason Wallace, directeur des relations de marché et du développement des affaires chez Western Financial Group. « Elle passe souvent sous le radar, mais elle est utilisée de façon très stratégique et habile par certains assureurs au bénéfice de leurs assurés. » 

Il précise que ces polices ne demandent pas plus de travail que les polices standards à mettre en place. Elles représentent simplement une autre voie à explorer, un outil supplémentaire à utiliser

« Je dirais qu’un courtier ou un agent aura naturellement ces conversations — ou souhaitera les avoir — dans le cadre de ses échanges avec son client sur l’environnement dans lequel celui-ci évolue », ajoute-t-il. 

Établir les vulnérabilités 

Pour établir une police paramétrique, Youssef Baki, spécialiste principal en transfert alternatif de risques chez Swiss Re Corporate Solutions, explique qu’il y a généralement trois parties impliquées : le client, son courtier et l’assureur. Les questions posées au client portent sur ses zones de vulnérabilité, les outils qu’il utilise déjà et les risques résiduels qui le préoccupent encore. 

« Il y a des risques que vous êtes prêts à conserver. D’autres que vous voulez transférer », dit-il. « Avoir ces conversations pour concevoir une solution qui a du sens pour le client ; c’est là que le travail devient vraiment intéressant. Exposition, budget, type d’événement à couvrir : on peut réellement adapter la couverture aux besoins spécifiques du client. » Il souligne également que ces discussions peuvent survenir tout au long de l’année, et pas seulement au moment du renouvellement. 

Bien que l’assurance paramétrique ne soit pas encore un produit à grande diffusion, ceux qui y croient semblent animés d’un réel enthousiasme. 

« L’idée, c’est que lorsqu’on identifie une vulnérabilité non couverte, on peut créer une solution pour y remédier », affirme James King, responsable du fronting au sein de l’équipe mondiale des assurances spécialisées d’Aviva. « Il y a quelque chose de très stimulant là-dedans. » 

Pour les courtiers prêts à offrir ce type de protection à leurs clients, il s’agit simplement de communiquer avec des fournisseurs de produits paramétriques afin de voir comment ces solutions peuvent s’intégrer à la stratégie globale de gestion des risques de l’assuré, rappellent les assureurs interrogés.