2010 n’a pas été une année facile pour TD Assurance. L’assureur y a connu des pertes techniques pour une deuxième année consécutive. Il pointe du doigt la réforme de l’assurance automobile en Ontario et les tempêtes de grêle qui ont sévi en Alberta l’été dernier pour justifier cette perte. En 2011, l’assureur compte redresser la barre en misant sur un meilleur service d’indemnisation, de nouvelles applications en ligne et son développement au Québec.Le bénéfice net de TD Assurance a diminué de 2009 à 2010. Il est passé de 69 millions de dollars (M$) à 55 M$. L’assureur a amélioré ses résultats techniques, mais ceux-ci sont demeurés dans le rouge. En 2009, la perte technique de TD était de 95,5 M$. Elle a été de 65,3 M$ en 2010.

Selon François Faucher, premier vice-président, exploitation de l’assureur, les pertes techniques sont dues à la réforme de l’assurance automobile en Ontario. «Nous avons d’importantes parts de marché dans ce segment», a-t-il affirmé en entrevue avec Le Journal de l’assurance.

Les pertes ont aussi été causées par les tempêtes de grêle durant l’été en Alberta. Or, TD Assurance détient une importante part de marché à Calgary. «Nous avons reçu 15 000 réclamations liées à ces événements», a précisé M. Faucher.

Le ratio de sinistres de l’assureur se situe ainsi à 80,6?%. Il a toutefois légèrement diminué, puisqu’il était de 82,9?% en 2009. Quant au ratio combiné, il se chiffre à 102, 9?%, par rapport à 104,7?% en 2009. Cette performance a eu un impact sur le rendement sur l’avoir des actionnaires qui s’établit à 5,6?% en 2010, comparativement à 7,7?% un an plus tôt. M. Faucher indique toutefois que les résultats de l’entreprise se sont améliorés au début de 2011. De plus, il estime que l’assureur est resté un leader en matière d’efficacité. À preuve son faible ratio des frais. Celui-ci s’établit à 22,4?% en 2010, réalisant ainsi une hausse de moins d’un point de pourcentage par rapport à l’exercice précédent. Le ratio de frais était de 21,8% en 2009.

Les revenus de placement de l’entreprise sont toutefois en baisse. Ils se chiffrent à 142,6 M$ en 2010, alors qu’ils atteignaient 191,2 M$ un an auparavant. Aucun changement de stratégie n’a été effectué. «Nous nous alignons sur la stratégie de gestion de risque de la Banque TD. Par conséquent, nous ciblons exclusivement le marché à revenus fixes. Le rendement a diminué en raison des bas taux d’intérêt», a expliqué M. Faucher.»

Si 2010 n’a pas été une année facile, cela n’a pas empêché TD Assurance d’étendre sa clientèle. Ainsi, son volume de primes directes souscrites a augmenté. Il s’élève à 2,4 G$ en 2010 contre 2,1 G$ en 2009. L’assureur entend poursuivre sa croissance dans une niche?: l’assurance groupe des diplômés universitaires.

«Cette offre est destinée aux universitaires, mais aussi à d’autres professionnels, comme les ingénieurs, les comptables et les professionnels des ressources humaines entre autres. Ce marché a un important potentiel, car il y a de plus en plus de diplômés. Notre taux de pénétration est encore bas par rapport au potentiel, mais nous allons maintenir le cap», a assuré M. Faucher.

Quant à 2011, elle devrait être marquée par plusieurs défis. L’assureur a pour objectif d’améliorer sa rentabilité. Pour cela, de nombreux investissements seront réalisés dans le domaine des infrastructures. L’assureur veut moderniser ses systèmes d’indemnisation pour régler ses sinistres plus vite.

Il entend aussi profiter des occasions offertes par les applications en ligne. «Nous sommes présents sur les téléphones mobiles et vendons beaucoup d’assurance en ligne. C’est un canal intéressant», a relevé M. Faucher.

TD Assurance nourrit des projets au Québec. Il veut s’y démarquer davantage. «Nous voulons maintenir notre offre de produits et travailler avec d’autres services de la Banque TD.»

Les affaires de TD Assurance au Québec se portent bien, dit M. Faucher. L’assureur y est satisfait de sa croissance. «Nous sommes proches de nos clients. De plus, nous avons signé des ententes intéressantes avec différents ateliers automobiles, qui interviennent en cas de réclamations», a mentionné M. Faucher.